Sylvain Guintoli est actuellement comme tout le personnel estampillé Suzuki, soit à la recherche d’une planche de salut pour poursuivre une carrière dans le monde du sport moto. Si, en MotoGP, Alex Rins peut quitter la GSX-RR l’esprit tranquille puisqu’il a signé un contrat avec Honda pour être mis chez LCR, Joan Mir est toujours dans l’expectative. Il en est de même pour Sylvain Guintoli, pilote test apprécié des titulaires en Grand Prix, et Champion du Monde en Endurance sous les couleurs d’Hamamatsu. Mais il est aussi un couronné en WSBK en 2014 avec Aprilia. Une catégorie dans laquelle il pourrait bien faire son retour avec des couleurs vertes Kawasaki…
C’est du moins l’information que le Français a donnée à Speedweek qui n’a pas manqué de la relayer. Dans un entretien avec le site germanophone, Sylvain Guintoli a d’abord fait le point sur sa situation : « les cinq années avec Suzuki ont été une aventure fantastique », a déclaré le tricolore. « En 2020, nous avons remporté le championnat du monde MotoGP avec Joan Mir, en 2017 j’ai remporté la première course avec la nouvelle GSX-R1000 du championnat britannique à Assen, nous avons remporté deux fois Le Mans et le Bol d’Or, ainsi que le titre en Endurance. C’était un travail acharné de la part de Suzuki et de toutes les personnes impliquées, mais c’était génial et gratifiant en conséquence ». Oui mais voilà, au sein même des décideurs de la marque japonaise, tout ça ne compte que très peu. D’où cette situation : « pour le moment, je ne sais pas dans quelle direction je vais ».
A présent quadragénaire et n’ayant plus couru en WSBK depuis 2017 après des épisodes Yamaha et Honda mitigés, Sylvain Guintoli sait qu’on ne l’attend nulle part. « Après 2016, il y avait quelques options pour rester dans le Championnat du Monde Superbike, mais mes discussions avec Suzuki étaient déjà bien avancées », raconte celui qui est aussi à ses heures un commentateur pour la télévision. « Je devais devenir pilote d’essai et diriger l’équipe d’essais. Il était également important pour moi d’obtenir un contrat de travail et de travailler en étroite collaboration avec le fabricant. J’étais champion du monde, j’ai goûté au goût sucré de la victoire et je savais qu’il fallait l’une des meilleures motos pour être devant. C’était un défi intéressant pour moi à l’époque de démarrer le programme de développement avec la GSX-RR et la GSX-R1000R ».
Sylvain Guintoli est-il un danger pour Lucas Mahias ?
Une époque qui se termine pourtant. D’aucuns penseraient alors à la retraite, mais Sylvain Guintoli ne semble pas décidé à rester à la maison au milieu de ses nombreux enfants… « Je suis sur le marché pour l’année prochaine et le futur et je parle à beaucoup d’équipes et de constructeurs différents. Je dois découvrir ce qui est possible pour moi » confie-t-il. « Il y a des opportunités intéressantes en tant que pilote d’essai, mais je crois aussi que je peux encore être compétitif dans les championnats du monde de Superbike ou d’Endurance et je regarde autour de moi ».
« Je suis l’un des pilotes les plus expérimentés et j’ai la vitesse nécessaire » assure celui qui a disputé 174 courses en championnat du monde Superbike. Il en a remporté neuf et il est monté 42 fois sur le podium pour Ducati, Aprilia, Honda et Yamaha. Le tricolore dévoile même une piste en vue de 2023 : « à la fin de la saison 2017, j’ai fait quelques courses pour l’équipe Puccetti Kawasaki, ce qui était très positif. A Donington, j’ai parlé à Manuel Puccetti et à d’autres équipes, voyons ce qui se passe. Il a une très bonne équipe et a fait quelques progrès depuis 2017 ». Au passage, ce serait une recrue de choix pour Kawasaki. Mais dans ce cas, que deviendrait son compatriote Lucas Mahias ? A Most, ce week-end, où un nouveau meeting de la discipline réservée aux motos issues de la série se déroulera, Mahias aura sans aucun doute les mots de Guintoli en tête …