Petit retour chronologique sur le week-end du Mondiale Supersport à Magny-Cours grâce à nos partenaires de Corsedimoto.com. Nous complèterons cette vision assurément transalpine par un éclairage interne bien français prochainement…
Jeudi 7 septembre : Le Championnat du Monde Supersport reprend en France et ce sera une lutte à deux entre Nicolò Bulega et Stefano Manzi séparés par 46 points. Yari Montella en quête de résultats et l’avenir de Manzi reste un mystère.
Par Marianna Giannoni / Corsedimoto.com
Stefano Manzi rejoindra-t-il Nicolò Bulega en Superbike ? On ne le sait pas. « Nous travaillons pour trouver la bonne position pour Stefano pour 2024 », affirme-t-on dans l’entourage de Manzi, « nous espérons pouvoir définir rapidement étant donné la fin de saison imminente, mais nous ne disons rien dans ce sens tant que nous n’avons pas de certitude ». Stefano Manzi a certainement montré qu’il méritait une place dans la catégorie supérieure avec une saison exceptionnelle en Supersport. Mais le Team Ten Kate Yamaha, l’équipe néerlandaise aux multiples décorations qui permet au pilote de Rimini de se battre pour le titre Supersport, prétend avoir une option de renouvellement en sa faveur. Celle-ci se déclencherait automatiquement si, à l’issue de la manche de Portimao (1er octobre), Stefano Manzi est au moins deuxième du championnat. Une condition facile (pour ne pas dire : acquise) compte tenu de la situation actuelle.
Entre-temps, avec la course de Magny Cours, le championnat du monde reprend. A huit courses de la fin du championnat, Nicolò Bulega et Stefano Manzi comptent 46 points : le Ducatiste est certes favori, mais tout peut encore arriver. Les autres coureurs sont pratiquement éliminés de la course au titre.
Marcel Schroetter, sur MV Agusta, est troisième au classement, à 94 points du leader. Lors des dernières courses, Federico Caricasulo a perdu du terrain au classement, souvent victime de malchance comme à Imola alors qu’il avait le potentiel pour viser très haut. Un autre pilote italien qui a récolté moins qu’il n’a semé est Yari Montella.
« Après la pause estivale, nous voulions repartir pour la dernière partie du championnat », a déclaré Montella à Corsedimoto. « Nous sommes très motivés. Je connais de mieux en mieux la moto et l’équipe et nous allons essayer de mettre à profit ce que nous avons fait jusqu’à présent. Je pense que nous pouvons bien faire et obtenir de bonnes satisfactions. L’objectif est de continuer à progresser week-end après week-end. J’aime beaucoup le circuit de Magny Cours et toutes les conditions sont réunies pour un week-end positif ».
Les nouvelles inscriptions
La grille de départ du Supersport comptera quelques nouveaux
pilotes. Nicholas Spinelli manquera cette manche
parce qu’il est engagé en MotoE à Misano et sera remplacé par le
Danois Simon Jespersen. Can Oncu revient de sa
blessure avec Kawasaki Puccetti Racing. Oli
Bayliss (D34G Racing) manquera la manche Pirelli en France
en raison d’une blessure contractée lors de la chute à Donington
Park et sera remplacé par Andreas Kofler, le frère
du coéquipier de Bayliss, Maximilian. Ondrej
Vostatek (PTR Triumph) roulera jusqu’à la fin de la saison
sur la moto de Harry Truelove tandis
qu’Andy Verdoia défendra à nouveau les couleurs du
Yamaha Thailand Racing Team à la place d’Apiwath
Wongthananon. Deux wildcards sont présents ce week-end en
France : Johan Gimbert (GMT94 Yamaha) et
Matthieu Gregorio (Moto Ain).
Vendredi 8 septembre, essais : Dans la deuxième séance, le Ducatiste Nicolò Bulega se rapproche du leader Valentin Debise. Son rival Stefano Manzi réduit aussi l’écart : le défi transalpin continue.
Par Elisabetta Lubrani / Corsedimoto.com
Nicolò Bulega a été annoncé cette semaine comme le coéquipier d’Alvaro Bautista pour la campagne 2024 de Ducati en Superbike. Lors de son retour sur la piste dans la série des cadets, il s’est attaqué à la course plus durement qu’auparavant. L’avantage sur son rival Stefano Manzi, sur la piste et hors piste, est solide, mais avec quatre manches (8 courses) à disputer, il n’est pas encore concluant. Le Supersport prépare un défi passionnant entre les talents italiens. Le matin, avec la piste plus fraîche, Bulega a mis en place la Ducati V2, laissant l’hôte Valentin Debise sur la Yamaha GMT94 se déchainer. Mais l’après-midi, c’est le pilote romagnol qui s’est montré le plus efficace en piste, remontant au classement général à seulement 31 millièmes de seconde du leader, qui a plutôt tourné moins vite que précédemment.
Manzi à nouveau sous le feu des projecteurs, double
chute de Huertas
Stefano Manzi, quatrième sur la Yamaha Ten Kate
après une première séance problématique, s’est rapproché de la
tête. Entre les deux Italiens se trouve l’étoile montante
Adrian Huertas. Après les essais avec la Kawasaki
Superbike, il s’est montré rapide aujourd’hui, mais a pris
plusieurs risques qui lui ont coûté deux chutes. Derrière Manzi se
trouvent les pilotes Ducati Yari Montella et
Raffaele De Rosa, qui ont également chuté.
Lorenzo Dalla Porta commence à prendre ses marques
en Supersport : treizième temps, à 7 dixièmes de la tête, sur un
circuit qu’il ne connaissait pas.
Bulega : « Je vais essayer de copier le meilleur de
Bautista ».
« Le week-end s’annonce compliqué ici en France à cause de
la chaleur, inhabituelle ici au milieu de la France »,
Nicolò Bulega fait le point sur la journée.
Arriver en Superbike, dans l’équipe la plus titrée du paddock, en
tant que Champion du Monde serait la cerise sur le gâteau.
« Les attentes à mon égard seront élevées, mais j’y suis
habitué, car c’était la même chose lorsque je courais en MotoGP.
J’ai un coéquipier qui est pratiquement imbattable, en 24
j’essaierai d’acquérir de l’expérience et de m’inspirer des
meilleures qualités que Bautista démontre ».
Ducati n’a jamais remporté le championnat du monde avec un pilote
italien et le seul à l’avoir fait, deux fois mais avec l’Aprilia,
est Max Biaggi.
Samedi 8 septembre : Nicolò Bulega dix sur dix avec les honneurs, Stefano Manzi ne passe pas. Le pilote romagnol progresse chez et pour Ducati : il remporte la course 1 à Magny Cours et se rapproche du Championnat du Monde Supersport.
Par Elisabetta Lubrani / Corsedimoto.com
Il y a des courses que les vrais pilotes comme Nicolò Bulega veulent gagner à tout prix pour marquer des moments et des situations spéciales. Mardi, Ducati a annoncé qu’il serait promu en Superbike la saison prochaine, aux côtés d’Alvaro Bautista, de sorte que le jeune Romagnol de 23 ans à Magny Cours ne pouvait rien faire d’autre que de faire comme d’habitude. Il a obtenu cette dixième victoire de la saison avec encore plus de détermination que les précédentes, sans jamais faire d’erreur. Un excellent départ, une belle dynamique pour prendre un petit avantage décisif et, à partir de la mi-course, une résistance acharnée à la poursuite de son rival de toujours, Stefano Manzi. Les points gagnés ne sont que de cinq, l’avance est maintenant de plus 51 alors qu’il reste sept défis à relever jusqu’à la conclusion. L’horizon « arithmétique » n’a pas radicalement changé, mais la confiance du pilote est montée en flèche.
Un long défi
Nicolò Bulega et Stefano Manzi
sont très jeunes (ce dernier a 24 ans) mais ils courent depuis
qu’ils portent des couches et leur rivalité a toujours été vive. Il
ne pouvait en être autrement, car ils ont presque le même âge et
ont grandi dans des endroits contigus. De plus, ils ont presque
toujours concouru dans la même catégorie, visant tous deux le même
objectif : devenir tôt ou tard champions du monde. Ils ne s’aiment
pas, mais il ne peut en être autrement : c’est humain. C’est
pourquoi chaque défi Supersport est la continuation d’une bataille
sportive de longue haleine. Cette année, Bulega a fait pencher la
balance de son côté : une excellente V2 Ducati, une équipe qui
l’adore (Aruba.it) et un colosse derrière lui (Ducati) qui voit en
lui l’héritier de Bautista et le premier Italien à pouvoir viser le
championnat du monde de Superbike au guidon de la fusée bolognaise.
Manzi, quant à lui, a hérité de la Yamaha Ten Kate qui, au cours
des deux saisons précédentes, avait fait le vide avec
Dominique Aegerter. Le match est presque
équilibré. Le « presque », c’est cette demi-seconde qui
les a séparés sur la première ligne d’arrivée à Magny Cours et les
51 points d’écart au championnat.
Adrian Huertas, quatrième en tant que…
néo-ducatiste
Il y a dix jours, le Madrilène de 20 ans a testé la Kawasaki
Superbike et a fait forte impression. Il s’est montré très fort,
mais au lieu de le signer avec une belle option pour l’avenir,
l’équipe KRT l’a laissé à Ducati, qui n’a pas laissé passer
l’occasion. Huertas prendra la place de Bulega, en comptant bien ne
pas le faire regretter. En attendant, le jeune ibérique a pris la
quatrième place, derrière l’hôte Valentin Debise sur la Yamaha
GMT94, une formation qui a été plusieurs fois victorieuse en
Endurance. Yari Montella a pris un bon départ,
mais a terminé sixième, deux places devant Federico
Caricasulo, l’ombre du leader que l’on avait admiré en
début de championnat. Raffaele De Rosa a glissé à
Adélaïde à l’aube de la course.
Dimanche 10 septembre : Nicolò Bulega domine également la course 2 à Magny Cours et augmente son avance au Championnat du Monde. Lorenzo Dalla Porta est le nouveau qui progresse.
Elisabetta Lubrani / Corsedimoto.com
Nicolò Bulega l’a encore fait. À Magny Cours, il réalise un fantastique doublé qui le rapproche encore un peu plus du titre de champion du monde Supersport. Avec son onzième triomphe, il porte son avance à 60 points, alors qu’il ne reste plus que trois manches à disputer et que 150 points sont en jeu. Stefano Manzi n’a cette fois pas pu suivre le rythme de son frénétique rival, et la Yamaha Ten Kate s’est garée en troisième position et y est restée. L’étape française, en revanche, nous offre le premier fait marquant dans cette catégorie de Lorenzo Dalla Porta, le champion du monde Moto3 2019. Pour sa deuxième sortie avec la Yamaha d’Evan Bros, le Toscan s’est hissé en sixième position, commençant à avoir un aperçu distinct des positions qui comptent. Il a finalement perdu une confrontation directe avec la Triumph de Niki Tuuli, mais une position ne change pas la tendance. L’avenir lui sourit, Lorenzo a enfin trouvé le package technique adapté à son potentiel.
Nicolò en pleine possession de ses moyens
Cette fois, ce n’est pas Manzi, mais l’animateur Valentin
Debise qui se lance à la poursuite du dominateur de la
saison. Le Français est un pilote expérimenté, âgé de 32 ans, qui
depuis une dizaine d’années fait la navette entre le championnat de
France et des participations au championnat du monde. Cette année,
il est le pilote d’une Yamaha GMT94 et le rythme a changé. Pendant
plusieurs tours, il a été au contact de Nicolò
Bulega, qui n’a pas bronché. Mais ce dernier est allé
droit au but, réalisant le week-end parfait. Il n’y avait pas de
meilleure façon de baptiser l’annonce de sa promotion en Mondial
Superbike ’24, en tant que pilote d’usine Ducati aux côtés
d’Alvaro Bautista. D’ailleurs, lors des essais
avec la Panigale V4 R, il s’est montré très rapide.
Dalla Porta monte, les autres descendent
Nous l’avons déjà dit à propos de Lorenzo Dalla
Porta : dans les trois étapes restantes, il sera l’un des
pilotes à suivre avec le plus d’intérêt. Pour les autres Italiens,
il n’y a pas eu de gloire. Yari Montella a pris un
départ fulgurant, comme toujours, mais il a ensuite rétrogradé,
franchissant la ligne d’arrivée à la huitième place.
Raffaele De Rosa, quant à lui, a été stoppé par un
problème technique. Après la chute de samedi, le week-end français
était à oublier. Federico Caricasulo ne termine
que dixième, ce qui constitue une régression radicale par rapport à
ses excellentes performances de la première moitié de la saison. La
situation est encore pire pour Federico Fuligni,
renversé à Adélaïde par Yuta Okaya. La chute lui a
causé des contusions à la jambe gauche, mais rien de grave.