En 2024, le Français Valentin Debise a terminé 4e du championnat du monde WorldSBK Supersport sur une Yamaha R6 du team Evan Bros.
Pour autant, il n’a pas été reconduit dans son équipe italienne et a dû chercher tardivement une solution pour 2025.
Dans cette première partie, il dresse le bilan de cette saison 2024 avec nous…
Valentin, on va commencer par un bilan de cette année
où, de l’extérieur en tout cas, c’est positif puisque tu finis 4e
du championnat du monde sur une Yamaha avec le team Evan
Bros…
« Oui, bilan positif on va
dire. La seule case que je n’ai pas cochée, c’est de gagner une
course. Donc voilà, s’il y a un petit bémol, c’est ça ! Après, de
toute façon, au vu de l’année dernière, j’ai été en constante
progression au niveau du pilotage, et c’est ça qui importe
finalement, c’est de continuer la progression que j’ai enclenchée
il y a quelques années. Et après, ce qui n’était pas mal aussi,
c’est qu’il y a des années où je finissais mal les saisons, alors
que là j’ai fait ma meilleure course à la dernière course. Donc
voilà, il y a beaucoup de positif. »
Alors tu dis que tu progresses au niveau pilotage. Tu
peux nous donner un exemple de domaine dans lequel tu as
progressé?
« Il y a toujours plusieurs
sujets qui sont travaillés mais on va dire qu’il y a certaines
phases de pilotage, en termes de position, notamment du côté droit,
où ça fait quelques années que je n’étais pas content de la manière
dont je pilotais. Donc ça va de la position classique à la façon de
bouger sur la moto. Et également, j’ai travaillé pas mal mes zones
de freinage et la manière de freiner, surtout sur la prise de frein
et la pression que je mettais sur le levier. Donc ça, ça a été des
sujets pas faciles à changer parce que je n’avais pas forcément
travaillé ça avant, parce qu’en fait j’adaptais la moto par rapport
à ce que je faisais, alors que là je peux l’adapter avec les
réglages que je veux pour avoir une moto qui qui tourne un peu
mieux, et du coup ça a permis de gagner en performance sur un tour.
Et également j’ai travaillé un peu la manière d’accélérer, car je
manquais un peu de progressivité. Donc j’ai essayé vraiment d’être
un peu plus linéaire sur ce sujet-là. Donc ce sont des
micro-détails que j’ai travaillé au fil de l’année. Après, la
position on va dire que c’est que un travail que j’avais en tête,
alors que le reste est venu plus du team qui me guidait par rapport
à leur expérience. »
Alors on en profite au passage pour te demander si tu
fais partie des pilotes qui se servent du frein arrière, et
comment ?
« Oui bien sûr, je m’en sers, notamment sur les phases
de freinage du frein avant où c’est une phase qui est toujours
intéressante pour le frein arrière, par rapport aux réglages de
suspensions pour ne pas régler la moto trop dure. Et après, je peux
m’en servir aussi dans d’autres cas, en début de freinage ou pour
un peu exagérer la glisse et positionner la moto dans la bonne
direction. Donc il y a plusieurs cas où je m’en sers, mais il y a
aussi des virages où je ne m’en sers pas du tout ! Donc on s’adapte
vraiment en fonction des circuits, et aussi en fonction des
conditions sur l’instant T : parfois en course je vais m’en servir
ou pas, alors qu’aux essais je m’en servais ou pas. Mais en tout
cas, le frein arrière est un élément de plus pour pouvoir régler un
peu la géométrie de la moto. C’est un paramètre de plus qu’on a à
disposition, donc il faut s’en
servir. »
Tu dis que le seul petit regret c’est de pas avoir
obtenu de victoire…
« Oui, parce qu’en début de saison, au vu des
performances de leur moto, je pensais pouvoir gagner une course.
Après, force est de constater que les pièces que Yamaha a
homologuées nous ont fait perdre 3 dixièmes au tour cette année, et
je crois que si je n’ai pas gagné de course, ce sont les 3/10 qui
me manquaient. C’étaient donc difficile d’être vraiment performant
cette année avec la Yamaha, par rapport à ce petit manque de
performance qu’on a eu, même si le team a vraiment sorti tout ce
qu’il pouvait de la moto, et c’est pour ça qu’on a cassé des
moteurs. Ils étaient à l’extrême limite, pour compenser le manque
de performance des pièces homologuées. »
4e au championnat, 2e Yamaha derrière 2 Ducati, mais
curieusement ça ne semble pas t’avoir ouvert des portes en grand,
euphémisme, ni avoir changé ta vie…
« Non, parce que ça reste
un championnat du monde Supersport, donc faut pas oublier que c’est
le championnat du monde de vitesse le moins relevé et le plus boudé
au monde (rires), donc ce n’est pas comme si tu fais 4 en MotoGP,
en Moto2 ou en Moto3. On passe vraiment après tout ça, donc ce
n’est pas parce que tu as fait des podiums en Supersport que ça va
changer forcément ta vie, d’autant plus que je suis considéré comme
quelqu’un du 3e âge (rires). Donc forcément, ça ne va pas m’ouvrir
des portes de malade. Malgré tout, je pensais quand même pouvoir
rester avec le team, mais tu peux constater que même si ce que j’ai
fait était bien, ça ne suffit
pas. »
On a vu le message que tu as passé sur Instagram. D’ailleurs, on le mettra dans l’article, car tu y expliques un peu ta déception et le concours de circonstances qui fait que tu croyais que tu allais retourner chez Evan Bros, puis finalement non, alors que tu avais déjà refusé pas mal d’offres ailleurs. Donc il fallait te retourner et tu te retrouves chez Renzi Corse qui, on le rappelle, n’a pas grande expérience du Mondial, puisque c’est un team issu du championnat italien qui a fait l’an dernier la saison européenne, c’est à dire quand même toutes les courses sauf une hors d’Europe, avec Simone Corsi. Ils ont gagné le championnat européen, mais avec pas beaucoup de points comparé à toi. Et donc ils se lance cette année pour la première fois en Mondial, c’est à dire pour toutes les courses de la saison.
Tu as fait des essais à Jerez avec eux, en passant d’un 4 cylindres en ligne auquel tu es habitué depuis des années à un V 2 italien : qu’est-ce que tu peux nous dire de ces essais ?
A suivre demain…
Valentin Debise Supersport 2024
Valentin Debise Supersport 2024