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En 2024, le Français Valentin Debise a terminé 4e du championnat du monde WorldSBK Supersport sur une Yamaha R6 du team Evan Bros. Pour autant, il n’a pas été reconduit dans son équipe italienne et a dû chercher tardivement une solution pour 2025.

Dans la première partie de cette interview, il dresse le bilan de sa saison 2024, avant d’évoquer le futur dans cette deuxième partie…


On a vu le message que tu as passé sur Instagram. D’ailleurs, on le mettra dans l’article, car tu y expliques un peu ta déception et le concours de circonstances qui fait que tu croyais que tu allais retourner chez Evan Bros, puis finalement non, alors que tu avais déjà refusé pas mal d’offres ailleurs. Donc il fallait te retourner et tu te retrouves chez Renzi Corse qui, on le rappelle, n’a pas grande expérience du Mondial, puisque c’est un team issu du championnat italien qui a fait l’an dernier la saison européenne, c’est à dire quand même toutes les courses sauf une hors d’Europe, avec Simone Corsi. Ils ont gagné le championnat européen, mais avec pas beaucoup de points comparé à toi. Et donc ils se lance cette année pour la première fois en Mondial, c’est à dire pour toutes les courses de la saison.  

Tu as fait des essais à Jerez avec eux, en passant d’un 4 cylindres en ligne auquel tu es habitué depuis des années à un V 2 italien : qu’est-ce que tu peux nous dire de ces essais ?
« Oui, ben déjà c’est cool que le team ait eu, on va dire un peu grâce à moi, l’accès au mondial, parce que normalement Dorna leur avait exigé de continuer en Europe, et vu que j’ai intégré le team, ils leur ont donné le passage en mondial avec un peu de fret pour transporter la moto vers l’Australie. Donc ça, c’est sympa, d’autant plus que là-bas il y a les essais officiels, donc c’est bien d’être présent pour se mêler aux autres et voir où on en est, et établir un plan d’attaque une fois rentré d’Australie en fonction de ce qu’il s’est bien passé ou mal passé. Et après, c’était top d’avoir programmé des essais assez tôt, pour prendre un premier contact avec le team, comprendre la moto, comprendre le team également. Ce sont des Italiens mais ils n’ont pas la même manière de fonctionner que l’année dernière. Bon, je ne m’attendais pas à un truc de fou, car je pense qu’il faut quand même un peu de temps, d’autant plus que ce n’est qu’à partir de l’année prochaine que les teams auront accès aux bonnes pièces Ducati, notamment la ligne d’échappement qui fait gagner énormément en moteur. Et c’est pour ça qu’on voyait des gros écarts entre les 2 motos officielles et le reste des Ducati cette année. Donc moi j’ai essayé la moto 2024, et la 2025 ce sera début janvier. Pour l’instant, les chronos n’étaient pas très rapides, mais on va dire que je ne m’attendais pas à bien mieux de toute façon. En termes de pilotage, il faut quand même du temps pour s’adapter, et moi je ne suis pas là à forcer comme un fou, pour juste vite voir où j’en suis : j’en suis d’abord à comprendre la situation, à comprendre la moto, comprendre le team. Donc déjà on a établi malgré tout une petite base de réglages. Bon, ce n’est pas une base de réglages qui me convient parfaitement mais ça ne peut pas me convenir, dans le sens où il faut aussi que moi je comprenne ce que la moto veut, que j’adapte ma façon de piloter la moto. Donc il y a un chemin à faire naturel entre les réglages de la moto et les réglages de pilotage. « 

La Yamaha et la Ducati ne sont pas vraiment comparables, mais qu’est-ce qui t’a le plus surpris sur cette moto ? La géométrie, le poids, la puissance, le couple ? 
« Ben déjà, le châssis est quand même beaucoup plus rigide, vu que c’est un châssis porteur, avec une petite partie sur l’avant qui est boulonnée sur le moteur, comparé au châssis traditionnel qu’on a sur les motos japonaises. Et également, vu qu’il y a un surplus de couple, on peut se permettre de régler beaucoup plus finement la délivrance de la puissance, et du coup la moto est vraiment agréable à accélérer. A l à limite, c’est comme s’il y avait du Traction Control, la moto est vraiment facile et compréhensible à l’accélération, et ça c’est vraiment un gros point fort. Après, par contre, c’est la manière de de la faire tourner qui est vraiment différente, et du coup il faut s’adapter. Après, relever la moto comme un fou, ben j’ai essayé mais je ne pense pas que c’est vraiment la bonne solution, parce que quand je voyais les mecs de devant, quand ils roulaient vite, ils avaient plutôt tendance à emmener de la vitesse dans le virage, comme avec la R6. Donc voilà. Aussi, ce qui est le plus étonnant, c’est que vu que c’est une 950, ils ont mis le rupteur vraiment vraiment tôt, donc à peine tu sors du virage qu’il faut passer des vitesses. Du coup, je passais beaucoup de vitesses en un tour, par rapport au R 6 où on a une plage d’utilisation beaucoup plus grande. En fait je pensais qu’elle était étroite, mais au final celle-là est vraiment étroite (rires). Tout ça, ce sont des choses auxquelles il faut s’adapter, mais au final ça ne m’a pas vraiment bloqué, donc je n’ai pas été choqué (rires). » 

 Au vu de ce que tu as vu pour le moment, c’est à dire pas grand-chose, quel objectif serait réaliste pour 2025 ? 
« Pour l’instant on va dire que si j’avais eu le choix, franchement je ne sais pas si j’aurais choisi d’aller sur une Ducati, mais on voit qu’il y a vraiment 2 motos qui se détachaient et marchaient grave, alors que les autres ne marchaient pas à la folie. Donc au vu de ce que j’ai pu observer, si progressivement j’arrive à me rapprocher des top 5 et pourquoi pas faire quelques podiums au cours de l’année, ça serait déjà top. Je pense qu’il ne faut pas se mettre des objectifs trop hauts pour pas avoir de déception et pas baisser les bras. Mais voilà, je pense qu’il va falloir être patient et… il va falloir être patient, quoi (rires). Voilà. »

Donc tu te vois plutôt en régression au niveau des résultats… 
« Ben, ce qu’on voit aujourd’hui, c’est que quand on change de team et de moto, ça prend quand même beaucoup plus de temps qu’avant, dans le sens où malgré tout c’est un championnat où le niveau a vachement augmenté ces 3 ou 4 dernières années. On ne voit plus des mecs arriver comme ça, et tout gagner d’un coup, ça met toujours un peu de temps. Donc l’année dernière, j’ai changé de team, mais pas de moto, donc déjà c’est quand même beaucoup plus facile et malgré tout ça avait quand même pris quelques courses avant que ça marche. Là, en changeant tout, ça peut prendre plus de temps que l’année dernière. Donc c’est pour ça que j’ai prévu d’aller beaucoup plus rouler cet hiver, dans la limite de mes capacités financières. Je suis en train de monter une moto réplique de celle du team, pour essayer d’optimiser et mettre les chances de mon côté. Après peut-être qu’on va arriver à Phillip Island et qu’on va tout emplâtrer (rires), mais en étant réaliste, je pense qu’il vaut mieux prendre le temps d’avoir une bonne compréhension de la moto et pour le team une bonne compréhension de mes demandes, pour arriver à performer, et après ça serait bien viser des bons résultats sur la 2e année. » 

Sur la 2e année, même pas sur la 2e partie de saison ? 
« Ca veut dire que sur la 2e partie de saison, il faudrait empiler un podium ou deux, et après faire un bon hiver et monter progressivement en puissance. » 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Valentin Debise Supersport 2025
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