Hier mardi, le circuit Carole était privatisé pour le GMT94, dans son expression la plus large, et nous en avons profité pour interviewer Christophe Guyot, en commençant par lui demander des nouvelles de Jules Cluzel.
Mais l’actualité de l’équipe française ne se limite pas à cela…
Christophe, as-tu des nouvelles récentes de Jules Cluzel
?
Christophe Guyot : « Oui, je l’ai eu il y a un quart
d’heure. En fait, il se sent très bien : il dort très bien et il
sait que ce n’est pas grave. Évidemment, ça demande du temps car il
y a quand même des petites fractures, métatarses 1, 4, 5, et une
petite fracture au talon gauche. Donc on lui demande de ne pas
poser le talon pendant 30 ou 40 jours, et Magny-Cours est dans 50
jours. On viendra rouler à Carole avant de partir rouler à
Magny-Cours, et ça devrait le faire car il est hyper motivé. Il
sait que ce n’est pas la gravité de l’accident qu’il a eu l’an
dernier, avec un traumatisme crânien. Là, c’était compliqué et
c’était tendu. Mais là, c’est sûr que c’est la guigne, il n’y a pas
d’autre mot, mais il est bien dans sa tête. D’ailleurs, tout de
suite, quand on l’a accompagné à l’aéroport avec Rémi, il rigolait
d’une blague phénoménale de notre ami Yann Marian. Je crois qu’il
est très fort dans sa tête et j’ai vraiment beaucoup de regrets car
c’était vraiment la course où, pour moi, c’est sûr qu’il était sur
le podium. Mais bon, c’est comme ça ! C’est comme ça, mais encore
une fois il reste beaucoup de courses : Magny-Cours ne sera que
l’entame de la deuxième partie de saison, et on va donc considérer
que ce sera notre début à nous. »
Le high side de Jules est apparu un peu curieux aux yeux
de beaucoup : avez-vous eu le temps d’analyser les datas pour en
connaître la cause ?
« Ah ! Non, mais il le sait.
Parfois il y a un facteur : Jonathan Rea fait la même erreur au
même endroit, et ça se récupère. Mais là, ça ne s’est pas récupéré,
et parfois ça se joue à tellement rien ! Ça peut arriver. Je pense
que, forcément, il ne partait pas de là où il devait partir et ça
stresse toujours un peu. Ils étaient deux, vraiment ! Il suffit de
prendre les feuilles et de les regarder sur le site WorldSBK :
en FP1 et FP2, ils sont deux pilotes à avoir un très gros rythme,
Dominique Aegerter et Jules. Alors Jules un petit poil derrière,
deux ou trois dixièmes, mais malgré cela on avait toujours plein
d’espoir car ça restait assez loin devant le reste du plateau. Il y
avait donc quand même beaucoup d’espoir, et en qualification c’est
dommage, car il allume le meilleur partiel dans le secteur 1 et
dans le secteur 2, et il se loupe dans le 3e donc il retombe
sixième sur la grille de départ au lieu d’être deuxième, et c’est
peut-être là que tout s’est déclenché pas comme il fallait. Mais
avec des si, on ferait toujours le monde, donc je crois que
maintenant on va se contenter du fait qu’il n’y ait rien de grave,
mis à part qu’il va louper Most, et normalement on peut espérer
qu’il sera en pleine forme à Magny-Cours. »
Sera-t-il remplacé lors de la prochaine manche à Most,
en République tchèque ?
« Oui ! Oui parce que de
toute façon c’est d’abord une obligation ! »
En Supersport, vous n’avez pas une course de battement
comme en MotoGP ?
« Non ! C’est une obligation,
mais de toute façon nous l’aurions remplacé. En fait,
Valentin Debise s’est inscrit
en wildcard. Ce que je ne savais pas, c’est qu’en fait on a eu
quand même un bon coup de pouce de Dorna, sans le savoir, parce que
quand Valentin m’appelle pour me dire qu’il voudrait faire la
wildcard, je lui dis que c’est peut-être mieux qu’il passe par le
GMT94, que ce serait plus facile et qu’on allait l’aider. Parce
qu’il le faisait avec son équipe et sa moto du championnat de
France, et on était d’accord pour lui prêter un moteur et des
pièces. Mais en fait, j’ai demandé à Gregorio Lavilla (Dorna) si on
pouvait enlever la wildcard. Et ça les arrange, parce qu’ils ont
beaucoup de monde derrière. Donc il n’y avait vraiment aucun souci,
et là j’ai réalisé qu’on est quand même soutenu du côté de Dorna,
et c’est vraiment chouette.
Donc le projet de départ de Valentin à Most se transforme et il
y roulera sous les couleurs du GMT94. Il n’était pas spécialement
demandeur, parce que de toute façon il aurait eu la même moto mais
il y allait avec son team et je pense qu’il y aurait eu deux ou
trois mécanos du championnat de France qui auraient été contents,
mais je crois que tout le monde accepte qu’on vit un moment pas
très facile et que tout le monde joue le jeu. Valentin joue le jeu
aussi, et c’est super ! »
A suivre demain…