Les Japonais tentent de conserver l’équipe de Reggio Emilia. Les négociations ont commencé avec le Romain Fabio Di Giannantonio qui attend le générique de fin avec Gresini Racing.
Par Paolo Gozzi / Corsedimoto.com
« Plutôt que de refaire une saison de Superbike comme celle-ci, j’arrêterai . » À la fin du mois, à Jerez, Manuel Puccetti mettra fin à la saison la plus sombre de son équipe depuis son entrée dans le Championnat du Monde. Des mois passés à souffrir parmi un tourbillon de pilotes, les uns plus décevants les uns que les autres, et à se battre avec une Kawasaki qui peine désormais à suivre, même dans la version officielle, sans parler de la « satellite « . Puccetti Racing est une structure prestigieuse, qui a beaucoup gagné dans les catégories d’entrée en lançant de nombreux pilotes : Franco Morbidelli, Axel Bassani et bien d’autres, dont Toprak Razgatlioglu qui est pratiquement né dans la structure de Reggio Emilia, sur le plan de la compétitition. Comment sortir d’une situation comme celle actuelle ?
Deux options
Manuel Puccetti a deux options sur la table. La première est d’acheter une Ducati, le missile qui, avec Alvaro Bautista, écrase le Superbike. « C’est certes une super moto, mais une seule gagne, ce n’est pas comme en MotoGP où quatre-cinq pilotes différents gagnent avec la Ducati. Je serais la sixième équipe avec cette moto. Peut-être qu’avec un pilote fort, nous pourrions rivaliser pour une place dans le top huit. » Mais ces derniers jours, une autre possibilité s’est présentée : rester au sein de Kawasaki et disposer d’une ZX-10R complètement d’usine. Les dirigeants de la marque japonaise n’aiment pas du tout l’idée de voir l’une des équipes « historiques » passer sous la bannière de Ducati Corse. L’hypothèse s’est donc posée d’aligner trois motos officielles dans le prochain Championnat du Monde : les deux confiées à l’équipe Provec pour Alex Lowes et Axel Bassani, et une supplémentaire pour Puccetti Racing. Lequel, d’ailleurs, toujours au nom de Kawasaki, continuera à diriger Can Oncu avec pour objectif de remporter le Championnat du Monde Supersport. Un programme officiel, à préciser.
Fabio Di Giannantonio-Kawasaki, ça sonne bien !
En restant fidèle à la marque verte, Puccetti donnerait une continuité au projet et pourrait offrir à ses sponsors un package précieux : la Ninja officielle et un pilote en devenir, mais déjà connu. En fait, Manuel parle à Fabio Di Giannantonio , qui devrait laisser sa Ducati Gresini à Marc Marquez et, sans alternative, quitterait le MotoGP. Ce serait un accord positif pour les deux : Puccetti s’assurerait d’un jeune pilote (24 ans) aux qualités incontestables. Sur le papier, il ne semble pas inférieur à Bassani et Lowes. Ainsi, en comptant sur le même package technique, Puccetti pourrait également aspirer à rivaliser avec les deux pilotes « internes » dans un duel en vert. Un défi très captivant, qui pourrait intriguer les nombreux sponsors de l’équipe de Reggio Emilia.
Il y a aussi une implication réglementaire
La possibilité que la réglementation Superbike 24 soit encore plus favorable aux marques prises au dépourvu par la puissance excessive de Ducati fait également pencher la balance en faveur de Kawasaki. Cela a été discuté au siège de la MSMA à Portimao. Si la Ninja était autorisée à changer d’arbres à cames, pour ne citer qu’un détail, une partie de l’écart actuel pourrait être facilement récupérée. Ne pas changer de marque pourrait donc également être judicieux dans ce domaine. « Nous déciderons des programmes d’ici fin octobre, c’est-à-dire à la dernière course du Championnat du Monde à Jerez » assure Manuel Puccetti. Loin de signifier l’arrêt, 2024 pourrait donc être l’année de la rédemption…