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Jonathan Rea

La doléance de Jonathan Rea est forte mais elle est aussi à la hauteur de l’enjeu et d’une situation difficile au championnat pour l’officiel Kawasaki qui n’a jamais été aussi loin de remporter un titre à ce stade de la saison. Car le règne de l’Irlandais du Nord depuis six saisons semble en être à son crépuscule pendant que l’aube de la consécration se lève pour le jeune challenger turc Toprak Razgatlioglu. Lors du dernier rendez-vous Jerez il a pris 20 points dans la vue face à un adversaire véloce, coriace et viril au combat. Pas étonnant, dès lors, de voir le sextuple titré demander une aide radicale à son employeur Kawasaki…

On parle ici bien sûr d’une arme technique, d’un moyen qui permettrait à sa ZX-10R de faire une différence plus marquée avec cette R1 décidément bien menée par le protégé de Kenan Sofuoglu. Car ce n’est rien de dire que Toprak Razgatlioglu est fort comme un Turc. Des affres de la casse mécanique à l‘accrochage avec un équipier de marque jusqu’au déclassement pour avoir mordu sur la partie verte prohibée de la piste, rien ne semble perturber celui que Lin Jarvis aimerait installer en MotoGP.

Les dernières évaluations de Rea sur la piste au sortir de Jerez ne perturberont certainement pas plus Toprak : « son pneu avant a été immortalisé sur tout mon silencieux arrière. J’ai eu de la chance car s’il avait attrapé mon pneu arrière, je serais certainement tombé », a souligné le pilote Kawasaki. « Il faut toujours être préparé à de telles actions avec lui. Même au départ, il était très agressif pour prendre la tête. Mais il est rapide et peut réussir parce qu’il a le bon feeling. Alors pourquoi pas. Parfois, il faut piloter comme ça, mais il y a eu un contact et c’est la course ».

Jonathan Rea a subi deux défaites contre Toprak Razgatlioglu en Espagne le weekend dernier. Avec les places 2 et 5 au meeting Superbike de Jerez, le pilote Kawasaki est désormais loin derrière le challenger. Après ses deux victoires le pilote Yamaha compte désormais 20 points d’avance sur le Nord-Irlandais, qui n’a terminé que deuxième sur le podium de la première manche sur la piste espagnole. Dans la deuxième course, l’officiel Kawasaki a tout fait pour ne pas finir septième, ce qu’il a réussi à faire puisqu’il a franchi la ligne d’arrivée cinquième.

Pour la première fois depuis des lustres Jonathan Rea est au bord de la rupture

Un bilan qui n’est pas rassurant avant d’attaquer le rendez-vous de Portimao dès ce vendredi : « c’est frustrant parce que j’ai l’impression que nous avons tiré le meilleur parti de notre moto. Nous sommes à la limite dans de nombreux domaines et c’est difficile à accepter ». Alors il envoie ainsi sa demande de renfort à l’usine d’Akashi : « j’attends beaucoup plus de Portimao que lors de ces dernières courses, je pense que je serai plus compétitif là-bas, c’est une piste qui correspond mieux à mes qualités ».

« Ce ne sera pas facile, mais le championnat est encore long, je dois encore courir au Portugal, en Argentine et en Indonésie. En 2016, j’ai déjà dû me battre avec Davies, en 2019 avec Bautista et j’ai toujours essayé de récupérer quand j’étais en difficulté. Mais bien sûr j’ai besoin d’une arme pour combattre avec Toprak » termine Rea.

Arrivera-t-elle à temps sur son Ninja et arrivera-t-elle seulement ? Jamais Jonathan Rea ne s’était ainsi retrouvé dans les cordes en fin de saison face à un adversaire en vue du titre mondial dans la catégorie.

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