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Le pilote Kawasaki n’a pas réussi à s’imposer sur la moindre course ce weekend, après s’être pourtant montré impressionnant lors des qualifications, et voit revenir ses adversaires, Toprak Razgatlioglu en tête, sur lui au championnat.

C’est suffisamment rare pour être souligné : Malgré tous ses efforts, Jonathan Rea n’aura pas réussi à signer le moindre succès ce weekend à Misano. Un fait qui tient de l’aberration statistique tant le pilote Kawasaki semblait débarquer sur la côte Adriatique en position de force avec 35 points d’avance sur son plus proche poursuivant au championnat, Toprak Razgatlioglu.

Une nouvelle manche prolifique s’annonçait d’autant plus que samedi matin le Nord-Irlandais décrocha une nouvelle Superpole, avec le record qui va avec. Une ritournelle cette saison, le tenant du titre ayant également inscrit des records sur les deux premiers circuits visités par le Superbike : Aragón et Estoril.

Grâce à Rea, Kawasaki perpétuait ainsi son invincibilité en cours depuis 2011 dans l’exercice des qualifications sur le circuit Marco Simoncelli (c’est par ailleurs la première fois depuis 2012 que le constructeur japonais obtient les trois premières Superpole de la saison).

 

Un manque de grip handicapant

Qui pouvait douter à cet instant que Rea et Kawasaki n’allaient pas goûter cette fois-ci à l’ivresse de la victoire ? Au lieu de cela, le numéro 1 a dû se contenter de trois podiums, ce qui est déjà pas mal, mais au final trahit tout de même une certaine dérogation par rapport aux standards auxquels le Britannique et la structure nippone sont habitués.

A l’entendre, et on veut bien le croire, la solution pneumatique serait à incriminer : « Lors de la deuxième course, j’ai opté pour le pneu arrière de type « C », c’est-à-dire le plus dur, celui que j’avais déjà utilisé à Estoril. Mais le problème c’est que la température a augmenté sur l’épaule du pneu [partie située entre la bande de roulement et le flanc, ndlr] et du coup j’ai manqué de pas mal de stabilité. Ça m’a donc fait perdre du grip. Je savais également au début que j’allais peut-être perdre de l’adhérence dans les virages, mais au fur et à mesure de la course j’ai ressenti que j’allais tout de même pouvoir préserver de bonnes performances dans les phases de freinage, ce qui s’est en effet produit. »

Même s’il a fini sur le podium au terme de chacune des courses disputées en Italie, Rea présente ainsi un bilan comptable moins flatteur que celui de Toprak Razgatlioglu. Le Turc a lui aussi figuré dans tous les top 3 du weekend, à la différence près que lui peut s’enorgueillir d’avoir fait mieux que troisième, et de s’être en plus imposé lors de la Course 2. Conséquence au championnat : Rea voit revenir le pilote Yamaha à 20 unités, ce qui laisse déjà moins de marge d’erreur pour la suite maintenant que le « débreak » a été effectué.

 

Pas de succès mais du panache

Mais celui qui occupe encore la tête du championnat préfère voir le verre à moitié plein : il est vrai qu’au-delà du record chronométrique inscrit lors de la Superpole, celui-ci a tout de même été l’auteur de plusieurs beaux gestes, que ce soit lors de la Course 1 où il a opéré un sauvetage digne de Marc Márquez, ou bien au début de la Course 2, lorsqu’il s’est fendu d’une manœuvre sublime sur Razgatlioglu et Michael Ruben Rinaldi, réglant les deux du même coup en leur faisant l’intérieur.

 

 

Une chose est sûre donc : Le pilote Kawasaki a tenu son rang ce weekend, et peut avoir la satisfaction d’avoir tout donné en dépit des circonstances. « J’ai pu rester dans le coup et me battre, même si Toprak avait un très bon rythme », avance Rea. « Je me suis battu comme un diable. Je ne me souviens même plus de la course Superpole ! Je me suis retrouvé aux avant-postes pendant trois ou quatre tours, mais après l’avertissement que j’ai eu hier avec la glissade de l’avant je n’ai pas voulu en faire trop et j’ai préféré conserver ma position. J’ai tout donné lors de la Course 2 et j’ai eu quelques moments critiques, mais j’ai pu me débrouiller et assurer un nouveau podium. »

Donington, un circuit plus favorable aux Kawasaki

C’est la première fois depuis finalement pas si longtemps que Rea se voit privé de podium. La dernière fois, c’était en effet en octobre dernier lors de la finale de la saison 2020 à Estoril, où il n’avait d’ailleurs pas réussi à finir cette fois-ci sur le podium.

Mais cette épreuve passée, l’intéressé va pouvoir se concentrer sur la prochaine manche, qui se déroulera à domicile dans trois semaines à Donington. Absent tout comme Misano du calendrier l’an dernier pour cause de crise sanitaire, le circuit britannique fait en effet son retour cette année au programme Superbike.

Plutôt une bonne nouvelle pour Rea, signataire d’un triplé lors de la dernière édition en 2019. « Je pense que c’est une piste qui devrait déjà un peu mieux nous convenir », admet-il auprès du site officiel du Superbike. « C’est plus une piste « normale » on va dire, car ici à Misano c’est très bizarre car l’asphalte est vraiment très adhérent et on peut vraiment pousser les pneus dans leurs retranchements. Mais je pense que ce sera différent à Donington, ça devrait mieux convenir à notre ZX10-RR. »

Ses adversaires sont prévenus : Aucun répit ne sera autorisé s’ils veulent continuer à grappiller des points au tenant du titre, et espérer peut-être lui contester la couronne mondiale à l’issue de la saison.

 

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