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La finale du championnat du monde Superbike va se tenir ce week-end en Indonésie, sur le tout nouveau circuit de Mandalika, sur l’île de Lombok, après une report d’une semaine par rapport au calendrier initial.

Du moins, c’est ce qui est prévu et ce pourquoi tout le monde a fait de gros efforts, qu’il s’agisse du pays lui-même, du circuit, de DWO (Dorna WorldSBK Organization)  et des équipes sportives !

Depuis notre dernier point un peu inquiétant au niveau du timing, l’Indonésie, actuellement en proie à la crise sanitaire de la Covid-19, a pris des mesures d’exception pour pouvoir accueillir les teams. Les ressortissants de 19 pays « essentiels au paddock » ont pu demander un visa leur permettant d’atterrir à Jakarta et d’y passer à leurs frais 48 heures dans un hôtel de confinement après avoir subi un nouveau test PCR malgré l’exigence d’un test négatif préalable au vol vers l’Indonésie. Une procédure bien plus lourde qu’au Qatar mais somme toute normale dans un pays touché de plein fouet par la pandémie.

Après les deux jours passés en total confinement et un nouveau test PCR, les équipes ont pu prendre un vol pour Lombok pour découvrir le circuit. Ce dernier, dont les installations ont poussé comme des champignons mais ne sont pas encore totalement terminées, a été inauguré par le président Joko « Jokowi » Widodo vendredi dernier et devait connaître une répétition générale avec une manche de l’Asia Talent Cup le weekend suivant.

Hélas, cette dernière a dû être reportée à ce weekend, officiellement car les commissaires n’avaient pas reçu la formation nécessaire.
Faryd Sungkar, qui avait dirigé les courses GP 500 et SBK de 1994 à 1997 sur le circuit de Sentul a souligné que le problème de la qualité et du nombre des commissaires de piste ne peut être sous-estimé :  « Les commissaires doivent connaître et exercer leurs fonctions avec précision en permanence. S’il reste cinq jours avant la compétition mondiale et que les commissaires ne sont  pas prêts, c’est très dangereux. S’il y a un accident mortel dû à la négligence d’un commissaire, le nom de notre nation sera terni. »

Un de nos correspondant sur place évoque aussi le système électrique du circuit qui ne serait pas encore opérationnel.

Le tableau se noircit encore avec l’annonce de la démission de Dyan Dilato, en tant que responsable des opérations sportives de la MGPA (Mandalika Grand Prix Association) à compter du 15 novembre 2021… Alors que la Coalition de surveillance du développement des infrastructures indonésiennes (KPPII) a demandé le report du World Superbike (WBSK) au directeur exécutif de SBK, Gregorio Lavilla car de nombreuses communautés locales et traditionnelles Sasak expulsées du site du circuit n’ont pas reçu d’indemnisation de la Société indonésienne de développement du tourisme (ITDC).

Des tests sont actuellement en cours sur les installations électriques et électroniques du circuit, les commissaires reçoivent une formation accélérée, les routes d’accès interdites à la population locale et réservées à la logistique du circuit, et les vols de drones interdits à compter de maintenant.

On le voit, même si on vous épargne tous les détails, l’affaire n’est pas gagnée d’avance et quelques membres du paddock commencent même déjà à évoquer une hypothétique finale montée dans l’urgence à… Valence.

Souhaitons qu’on n’en arrive pas là, et que, après tant d’efforts et d’argent dépensé, Toprak Razgatlioglu (Pata Yamaha) et Jonathan Rea (Kawasaki Racing Team) puissent en découdre ce weekend en Indonésie, avec 30 ans points à l’avantage du pilote turc alors qu’il en reste encore 62 points à gagner.