Jonathan Rea espérait que cette saison 2022 en WSBK ne serait que la seule opportunité d’avoir renoué avec le n°65 de ses débuts, avant de retrouver le 1 qui l’a accompagné durant six saisons de rang. Mais ça, c’était avant que Toprak Razgatlioglu ne transfigure la Yamaha R1. Et avant qu’Alvaro Bautista ne renoue avec Ducati. Depuis ce deux événements, l‘officiel Kawasaki se rend compte qu’il n’est pas près de retrouver sa suprématie, du moins tant que son Ninja restera en l’état. Il appelle donc la marque d’Akashi à réagir, en mettant dans ses concessions une arme fatale, comme Ducati a osé le faire, alors que c’est un constructeur industriellement économiquement bien moins puissant…
Jonathan Rea sait qu’il y a encore 124 points à gagner sur les six courses restantes de son championnat WSBK en Indonésie et en Australie en novembre. Le leader du championnat Alvaro Bautista a une avance de 82 unités sur Toprak Razgatlioglu et sa Yamaha alors que sur sa Kawasaki, l’Irlandais du Nord est à 98 longueurs. Mathématiquement, rien n’est décidé. Cependant, l’Espagnol à la Panigale V4R peut déjà devenir champion du monde lors de la première course à Lombok : pour ce faire, il lui faudra marquer 18 points de plus que Razgatlioglu.
Rea a remporté la dernière de ses 117 victoires à ce jour à Estoril le 22 mai. Au vu de ce qui précède, il n’envisage plus que le statut de vice-champion au terme d’une saison où il espérait retrouver son trône. Alors, forcément, ça porte sur son moral : « je suis déçu de la situation générale, nous ne sommes pas assez compétitifs », a déclaré le pilote d’usine de la, ZX-10R sur Speedweek.
Jonathan Rea alerte Kawasaki : « nous ne sommes plus la référence«
Il ajoute : « mais c’est comme ça. Ducati et Alvaro ainsi que Yamaha et Toprak effectuent un travail incroyable. Nous devons nous améliorer, et les domaines où nous devons progresser sont évidents. Nous ne sommes plus la référence ».
Il ajoute : « tout le monde évolue et nous a répondu. Sur certaines pistes cette année, nous avons eu du mal avec les mains liées dans le dos, c’est frustrant. A part ça, j’ai l’impression de bien piloter. L’équipe fait de son mieux et tout le monde dans la surface se porte bien. Nous ne pouvons tout simplement pas apporter les améliorations dont nous avons besoin ».
Puis il termine avec cette analyse : « dans un championnat de motos de course basé sur une machine de production, tout dépend de ce que le constructeur vous donne. Si vous ne vous assurez pas qu’il y ait une règle d’équilibre entre les fabricants, il est facile de se retrouver avec une moto dominante. Personne ne veut ça, donc je comprends. Mais je préférerais que chaque constructeur construise simplement la meilleure superbike possible. Mais c’est difficile quand une moto coûte 17 000 euros en magasin et l’autre 44 000. C’est difficile de plaire à tout le monde ». Ce signalement réglementaire ressemble fort à un appel à Kawasaki pour montrer un peu plus d’audace.