Après une année positive avec des championnats décidés lors de la dernière course et des ajustements techniques pour équilibrer la compétition, nous avons interviewé Gregorio Lavilla à un moment crucial : le début de la pré-saison du Superbike.
Avec le circuit de Jerez comme toile de fond, Lavilla nous fait part de ses réflexions sur les attentes du championnat, les défis techniques et les stratégies qui définiront la saison. La conversation offre une analyse détaillée des clés qui marqueront le développement du Championnat du Monde, avec l’expérience et la vision privilégiée de l’une des figures de proue du paddock.
Bilan 2024…
« Nous sommes satisfaits parce que, je ne sais pas si vous le
savez, nous arrivons à la dernière course à Jerez avec tous les
championnats encore à décider, alors, ma foi, c’est la situation
idéale que tout le monde aimerait avoir, n’est-ce pas ?
L’incertitude jusqu’à la fin. C’était donc la première année de
l’introduction du championnat féminin, et cela a très bien
fonctionné. Nous avons eu le premier champion du monde indonésien.
Nous avons eu un champion du monde né dans le format A300, qui est
ensuite passé au Supersport et qui a fini par gagner, ce qui lui a
permis de passer à la Moto2. Nous avons eu un nouveau champion du
monde, mais avec un constructeur qui ne l’avait jamais été
auparavant. Je pense que c’est une excellente chose sur le plan
sportif ».
Changements dans le règlement…
Des changements ont été apportés au règlement : ont-ils
fonctionné comme prévu ?
« Pas tout à fait. Rétrospectivement, certains ajustements n’ont
pas fonctionné comme prévu. Par exemple, la nouvelle formule
approuvée n’a pas entièrement reproduit les valeurs du système
précédent, et il n’y a pas eu de consensus entre les constructeurs
pour procéder à des ajustements au cours de la saison. Nous en
avons tiré les leçons et travaillons sur des modifications pour
2025, mais notre objectif reste de garantir une concurrence loyale
sans avantages disproportionnés pour qui que ce soit. Un règlement
équitable pour tous est recherché, mais il n’est pas facile
d’équilibrer les différentes philosophies des constructeurs. Il
faut donc procéder à des ajustements pour que tout le monde ait sa
chance, mais sans avantages injustes. Nous disposons d’un système
indépendant et professionnel basé sur une analyse et des règles
claires. C’est un système équitable qui ne repose pas sur des
opinions personnelles, ce qui nous donne confiance ».
Mais le système doit gérer les différences entre les
constructeurs, n’est-ce pas ? Par exemple, s’il y a plus de motos
d’une marque que d’une autre…
« Oui, cela complique tout. C’est pourquoi nous utilisons des
algorithmes prédictifs, comme Kalman, qui aident à équilibrer les
données. Ce n’est pas parfait, mais c’est ce que nous avons de
mieux. Nous travaillons également avec des systèmes parallèles pour
contrôler et garantir l’équité. Être champion du monde, c’est
compliqué. Il n’y a pas que la moto, il y a aussi le pilote,
l’équipe, les techniciens. Ce n’est pas nouveau dans ce sport ; il
y a toujours des facteurs externes qui l’influencent ».
Toprak Razgatlıoğlu et son éventuel passage en MotoGP
Concernant Toprak Razgatlıoğlu, êtes-vous inquiet de son
éventuel passage en MotoGP ?
« En pensant au groupe Dorna, son départ serait une perte relative,
car il serait toujours « à la maison ». Egoïstement, nous perdrions
un feu d’artifice, mais je me réjouirais s’il réussissait là-bas.
Notre travail est de continuer à créer de nouveaux talents ».
Développement du championnat féminin
Le championnat féminin s’est développé depuis sa
création : comment évaluez-vous son évolution ?
« Il s’agissait d’un processus d’apprentissage. Au début, nous
n’avions pas toutes les informations ni la structure définies, mais
nous avons réalisé un championnat digne de ce nom, avec de la
visibilité et des courses passionnantes. De nombreuses pilotes
reviendront en 2025, et la championne a déjà fait le saut en
Supersport. Nous créons une base solide pour l’avenir du
motocyclisme féminin. Bien qu’il y ait eu des problèmes de jeunesse
au début, nous avons réalisé un championnat digne, avec une grande
visibilité et des courses passionnantes ».
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Motosan.es
Superbike Lavilla
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