pub

Ducati

Marco Zambenedetti, coordinateur technique de Ducati Superbike, explique ce à quoi Alvaro Bautista sera confronté avec moins de tours moteur.

Par Paolo Gozzi de Corsedimoto

Alvaro Bautista et Ducati ont débuté le championnat du monde Superbike avec le numéro 1 sur le carénage avant et 16 100 tr/min. La valeur initiale était déjà inférieure aux 16 500 que peut atteindre la Panigale V4 R routière, dont dérive le modèle de course. Après les neuf premières courses avec huit victoires pour l’as espagnol, la moto rouge a été ralentie de 250 tours. A la veille du retour tant attendu à Imola après quatre ans d’absence, la FIM a imposé une nouvelle coupe du même impact. Dans la seconde moitié du championnat du monde, donc, les Ducati, et donc évidemment pas seulement celles de Bautista, auront le limiteur positionné à 15 600 tr/min. Le premier « cut » n’a pas eu d’impact : entre Barcelone, Misano et Donington, le vainqueur a encore pris huit victoires. Les autres ont aussi été forts, notamment Danilo Petrucci qui a décroché son premier podium Superbike en Grande-Bretagne : troisième.

Mais maintenant, la coupe est double et la question est évidente : Alvaro Bautista continuera-t-il à gagner comme avant ? Nous avons transmis la question à Marco Zambenedetti, coordinateur technique du projet Ducati Superbike. « En attendant, il faut dire que mes collègues et moi nous sentons un peu mitigés » attaque l’ingénieur de 43 ans originaire de Trévise. « Comprenez-nous : notre métier est de rechercher la performance, d’aller de mieux en mieux. Au lieu de cela, nous nous retrouvons à résoudre un problème différent : remédier à ces limitations continues qui nous sont imposées, en essayant de réduire au maximum la perte de performance ».

« Il n’y a pas grand-chose à faire : moins de régime équivaut à moins de puissance, il n’y a pas d’échappatoire » dit-il. « Le problème est aussi le moment avec lequel ces coupes sont établies. La FIM nous a informés en milieu de semaine dernière et nous en avons eu la certitude mercredi matin. Soit 48 heures avant le début des essais à Imola. En si peu de temps, nous pouvons inventer peu de choses. A moyen terme cependant, ce sera différent : avec plus de temps nous pourrons revoir le projet, intervenir sur les courbes de couple moteur et expérimenter les évolutions lors des essais hivernaux. Un travail de plusieurs mois, cette fois nous n’avions que… deux jours ! »

Image

Ducati : « tous les constructeurs devraient investir, plus ou moins de la même manière, mais certains poussent à des concessions pour combler les lacunes structurelles de leur projet »

« En Superbike, les démultiplications internes sont fixes pour toute la saison, nous ne pouvons pas les changer. La seule intervention possible est sur le rapport final, nous allons l’allonger par rapport à ce que nous avions prévu. Mais cela signifie perdre de l’accélération, surtout dans les rapports longs » explique l’Italien qui fixe déjà la note à payer : « un dixième de seconde par tour pourrait être plausible. A ajouter au dixième qu’on avait déjà laissé avec la réduction précédente ».

Une castration à Barcelone dont l’effet n’avait pas été flagrant. Cependant, pour cette fois … « Nous craignons que ce ne soit différent. Imola ne nous pénalisera pas autant, car les accélérations se font presque toutes dans les virages lents. Mais sur des pistes comme Portimao ou Magny Cours, la perte de régime affectera grandement les performances, nous le craignons ».

Pendant ce temps, Rea aura 250 tours de plus… « Équilibrer les performances, si nécessaire, nous convient. C’est une question dont on parle beaucoup entre les constructeurs et les instances sportives. Nous avons clarifié quelque chose, mais pas tout. Nous avons besoin de plus de stabilité. Nous sommes d’accord avec une réglementation qui respecte le spectacle, les intérêts du Superbike. Mais tous les constructeurs devraient investir, plus ou moins de la même manière, tandis que certains poussent à des concessions pour combler les lacunes structurelles de leur projet. Nous n’aimons pas ça ».

Lire  l’article original sur Corsedimoto.com
Paolo Gozzi

Marco Zambenedetti, Ducati

 

Tous les articles sur les Pilotes : Alvaro Bautista

Tous les articles sur les Teams : Ducati WorldSBK