Alvaro Bautista a exprimé ses réflexions sur la Kawasaki Ninja ZX-10RR ainsi que sur la réglementation du World Superbike.
Par Matteo Bellan de Corsedimoto
Ducati a trouvé en Alvaro Bautista l’interprète parfait de la Panigale V4 R et l’avoir remis en rouge après le divorce fin 2019 était le meilleur choix. Les succès de ces dernières années dans le Championnat du Monde Superbike ne sont pas le fruit du hasard. L’Espagnol roule certes sur une moto super compétitive, mais c’est lui qui fait la différence.
Les grands talents font toujours la différence et il a du talent, comme ses rivaux Toprak Razgatlioglu et Jonathan Rea. Leur problème c’est que Yamaha et Kawasaki ont quelques limites qui ne leur permettent pas d’être toujours à la hauteur du pilote Ducati, l’écart s’est également creusé par rapport à 2022 et surtout Kawasaki a pris du retard.
La Ninja ZX-10RR est un peu démodée et Rea a déclaré à plusieurs reprises qu’il avait besoin d’une nouvelle moto pour gagner. Cependant, le constructeur Akashi ne l’a pas écouté et ne lui a pas donné de garanties techniques suffisantes pour la suite, ce n’est pas un hasard si le sextuple champion SBK a décidé de partir un an plus tôt et de signer chez Yamaha.
Alvaro Bautista : « la base de la Kawasaki date probablement de 2014, on ne peut pas lutter contre un modèle actuel avec une moto comme celle-là »
Bautista, interviewé par ses confrères de Speedweek, a exprimé quelques réflexions sur la Ninja : « la base de la Kawasaki date probablement de 2014. On ne peut pas lutter contre un modèle actuel avec une moto comme celle-là. Beaucoup de choses ont changé depuis. Les pneus ne sont plus les mêmes, l’électronique et les freins sont devenus plus puissants. Avec une nouvelle moto, un constructeur suit ces changements. Ce dont ils ont besoin, c’est d’une toute nouvelle moto ».
Kawasaki, comme Yamaha, s’efforce d’exiger des modifications de la réglementation qui pourraient leur permettre de réduire l’écart. Cependant, l’actuel ne convainc même pas Bautista, qui ne croit pas qu’il soit juste qu’un constructeur soit pénalisé (par exemple, en réduisant le nombre de tours du moteur) s’il va trop vite : « Ducati a investi beaucoup d’argent en développement et en améliorations. Ce n’est pas juste de punir un constructeur qui a investi autant. Il est préférable de permettre à un constructeur d’atteindre le niveau supérieur plutôt que d’en déclasser un autre à un niveau inférieur ».
Le pilote de l’équipe Aruba Racing Ducati se félicite qu’il y ait des concessions pour les constructeurs plus en retard. Un système qui existe aujourd’hui et qui n’est peut-être pas suffisant. On verra s’il y aura des évolutions réglementaires dans le futur.