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C’est le signe de notre époque qui, sous un aspect de convivialité symbolisée par un sourire qu’il est de bon ton d’afficher en permanence, exige une apparence et un comportement irréprochables, une standardisation des réactions qui ne sont plus, de fait, que superficielles. Sinon, le tribunal sans appel de la bonne pensée condamne à un politiquement incorrect qui n’est autre qu’une mort sociale et économique. Une issue rédhibitoire pour un athlète de haute compétition qui se doit d’avoir une vie d’ascète. Heureusement, il reste encore quelques exceptions, des résistants, des romantiques qui donnent du relief à un paysage ennuyeusement plat. Ainsi Scott Redding…

Scott Redding est un personnage à part dans un monde de la compétition moto qui a bien failli avoir sa peau. Pour comprendre l‘étendue de son problème, il faut savoir que ses compatriotes ont tendance à le dépeindre comme le James Hunt de la moto. Un pilote anglais haut en couleur qui a tout de même été titré en Formule 1 en 1976 face à un Niki Lauda qui était son exact antithèse. C’était aussi l’époque de Barry Sheene en moto. Mais c’est pourtant avec Hunt que Redding est comparé.

Un parallèle qui a pour corollaire une vie de fantasque, jalonnée de filles, d’aventures incroyables et des fêtes à n’en plus finir. Pour un pilote professionnel en 2020, arc-bouté sur son hygiène de vie et sa disponibilité médiatique pour ses investisseurs en quête d’image, c’est un schéma qui relève de l’impossible. Et pourtant…

Et pourtant, il y a Scott Redding. L’ancien pilote de Grand Prix, de MotoGP, qui a rebondi en BSB et qui sera officiel Ducati cette saison en WSBK assume une carrière partagée avec une passion pour la boxe et les soirées festives. « J’essaie de montrer aux gens que vous n’avez pas besoin d’être un robot » annonce Redding qui se souvient du moment où il a été titré en BSB : « je suis sorti tard le soir, j’ai organisé des soirées au camping-car, je me suis amusé avec tout le monde, j’ai dansé et j’ai gagné le lendemain ! Les gens ne pouvaient pas le comprendre ! L’année dernière, c’était tellement clair que je pouvais être moi-même et obtenir des résultats. Je ne veux pas changer. Je veux montrer aux gens que vous pouvez être vous-même et continuer à gagner… Quand je quitte la piste, je ne veux plus parler de course. »

 

 

 

« J’aime faire la fête. Passer du temps avec mes amis, passer une bonne nuit. Je veux sortir et profiter de la vie, elle est déjà très courte » précise celui qui fera équipe cette saison avec un Chaz Davies qu’il connaît très bien : « quand j’étais plus jeune, j’ai couru en karting. Il m’a donné des trophées ! On s’entend très bien. Je l’aime beaucoup, c’est un homme normal, sans ego. Je ne peux pas dire un mauvais mot sur lui. Il a eu une situation comme la mienne, il est parti sans argent et avec du matériel médiocre. »

Redding termine en parlant de ses proches. Là aussi, il détonne par rapport à certains, toujours suivis et entourés par le cercle familial… « J’ai une excellente relation avec mon père, mon oncle et mes sœurs. Mais je n’ai pas besoin de les voir tout le temps, ça marche comme ça. Mon père n’a jamais été vraiment impliqué, il aime juste regarder les courses… Cela ne fait aucune différence pour moi d’avoir ou non un grand clan familial derrière moi. »

 

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