Pour Scott Redding, il ne pouvait y avoir pire début de saison en WSBK. L’Anglais ne s’attendait certes pas à venir concurrencer son ancienne Ducati qu’il voit gagner entre les mains de son remplaçant Alvaro Bautista, en tête du championnat après deux meetings en Aragon et à Assen. Mais constater qu’il souffre autant au guidon d’une M 1000 RR bien différente de ce qu’il a connu en même temps qu’il se fait dominer par la machine sœur du team satellite Bonovo, bien menée par Loris Baz, n’est pas du genre à le mettre dans de bonnes dispositions. Il prévient : il ne faudrait pas que ça perdure et met son team sur la sellette, sans se remettre en question…
Scott Redding n’est du genre à faire dans la dentelle lorsque les choses commencent à mal tourner. On se souvient qu’en MotoGP, il avait perdu toutes ses chances de rester dans le paddock comme pilote test en critiquant ouvertement la RS-GP d’Aprilia, qui était alors encore loin de ce qu’elle est à présent. Chez Ducati, il a effectué son travail, mais n’a pas réussi à jouer le titre. Ce qu’il a amené à devoir tenter un nouveau défi avec BMW. Qui commence mal…
L’Anglais doit s’habituer à une moto complètement différente. De plus, le M 1000 RR n’est pas encore dans les premières positions et il y a beaucoup de travail à faire. Le premier week-end à Aragon a été un désastre complet, mais les choses se sont mieux passées à Assen. Il a terminé neuvième de la Course 1 et sixième de la Course 2. Le résultat de la deuxième manche a donné confiance au pilote pour la suite. Il a enfin eu de bonnes sensations et espère progresser dans les prochaines manches du calendrier Superbike.
Cependant, comme pour aggraver son cas, il n’est pas le meilleur des pilotes BMW au classement, étant donné qu’il a Loris Baz devant lui à neuf points. Mais le championnat est long et son objectif est de se rapprocher des meilleurs. Le Britannique veut montrer qu’il peut faire d’excellents résultats s’il est mis dans les bonnes conditions techniques. Dans une interview accordée à Speedweek, il a été clair sur ses exigences et sur l’appréhension de sa situation dont il dit ne porter aucune responsabilité personnelle : « je me fiche de ce que les gens disent, j’ai déjà montré que je pouvais gagner des courses et faire des podiums. Je ne suis pas le problème. J’essaie de m’adapter à la moto et l’équipe doit travailler pour me donner ce que je demande ».
Scott Redding : « je ne suis pas le problème«
Scott Redding ne doute doute pas de sa valeur, s’étant battu pour le titre Superbike ces dernières années : « la moto est bonne pour les positions de sixième à huitième. Ça ne me permet pas de gagner, même si j’ai le potentiel pour le faire ». Bien qu’il rejette la faute sur la moto et l’équipe, Redding est confiant pour l’avenir : « je crois au projet et BMW a les ressources pour le réaliser. Nous devons nous améliorer et cela prend du temps. Nous devons faire de grands pas et ils doivent être les bons ».
L’ancien pilote Ducati travaille dur pour réussir avec la marque allemande, qui n’a jamais remporté le titre en WorldSBK. Elle l’a frôlé qu’avec Marco Melandri en 2012. Scott rêve de donner à la maison munichoise son premier triomphe, mais en 2022, il est peu probable que cela se produise. Peut-être en 2023 si le pilote et l’équipe empruntent le bon chemin de croissance cette saison et que leur relation survive jusque-là…