Après deux meetings en WSBK, soit l’équivalent de six courses, Remy Gardner a de quoi se faire une idée précise de ce qui est désormais sa nouvelle catégorie qu’il aborde, de fait, cette année, comme rookie. Il a marqué 19 points malgré une chute en Australie et un forfait en Indonésie à cause d’une gastro qui l’a envoyé à l’hôpital une fois rentré chez lui. Il fait son premier retour d’expérience depuis le guidon de sa Yamaha R1, et, forcément, il ne regrette rien.
En remportant son titre mondial en Moto2 en 2021, Remy Gardner pensait avoir fait le nécessaire pour s’assurer d’un avenir solide en Grand Prix, surtout après avoir validé son ticket d’entrée pour le MotoGP. Mais on connait la suite et l’Australien a dû se rabattre sur le mondial Superbike pour sauver sa carrière. Le voilà parmi les six pilotes que Yamaha aligne dans la catégorie réservée aux machines de séries, au sein de l’équipe satellite GRT dont il partage l’espace avec Dominique Aegerter. Une structure qui a peu à envier à celle de l’usine où l’on trouve Razgatlioglu et Locatelli. Le reste de la troupe se répartit entre le GMT94 avec Baldassarri et Bradley Ray de l’équipe Motoxracing que l’on ne verra que lors des événements européens.
On le constate, l’effort de la firme d’Iwata est ici plus conséquent que les deux seules motos M1 qu’elle propose en MotoGP… Un prototype qui est aussi bien différent de la sportive de base que l’on peut trouver dans les concessions. Remy Gardner, qui descend d’une RC16 KTM, explique ainsi certains points séparant les deux mondes : « la moto est plus lente au départ qu’une machine de MotoGP, c’est plus comme une Moto2. Nous avons un « launch control », un limiteur de régime et une entrée de couple, c’est tout. Vous contrôlez la moto avec l’embrayage et il n’y a pas de correcteur d’assiette ou quoi que ce soit ».
Remy Gardner : « tout n’est pas contrôlé par l’électronique, vous pouvez rouler d’une manière très amusante«
Remy Gardner ajoute : « c’est une moto amusante. Elle se déplace sous vous, vous pouvez le faire glisser et la diriger avec la roue arrière. Tout n’est pas contrôlé par l’électronique, vous pouvez la rouler d’une manière très amusante ». Il termine ainsi son expertise faite sur Speedweek : « les freins sont très efficaces. Les virages ne sont pas mauvais non plus, l’avant est assez sûr. Je viens d’une moto très différente de la R1, d’une moto avec très peu de vitesse en virage. La prise en main est également complètement différente. Je suis encore en train de m’habituer mais disons que c’est une moto très équilibrée ».
La moto étant adoptée, qu’en est-il du nouveau milieu ? Là aussi, le pilote de 25 ans ne semble être nostalgique de son ancien monde : « tout est plutôt détendu ici dans le paddock Superbike. Bien sûr, il y aura toujours des affrontements sur la piste. Mais oui, c’est plus détendu ». Et il termine sur ce qu’il espère de la suite des événements : « apprendre à gérer les pneumatiques, comprendre toute la catégorie et surtout se faire plaisir sur la moto. Après ce qui s’est passé l’année dernière, je dois pouvoir apprécier ça, et d’ici la mi-saison, je l’espère ». Le prochain rendez-vous de ce championnat aura lieu fin avril à Assen.