Paul Denning, team manager Yamaha WSBK Superbike, a fait l’éloge de Razgatlioglu. Pendant ce temps, il s’entraîne et plaisante dans sa Turquie.
Matthieu Bellan de Corsedimoto
Ce n’est pas toujours facile d’accepter une défaite, mais Toprak Razgatlioglu a tourné la page et pense déjà au Championnat du Monde Superbike 2023. Dans sa Turquie natale, il s’entraîne en vue des derniers tests qui auront lieu du 13 au 15 décembre à Jerez.
Yamaha sera sur la bonne voie avec l’équipe Pata et avec l’équipe GRT pour un travail important avant la saison prochaine. Considérant que dans l’équipe « satellite » il y aura les débuts de Dominique Aegerter et Remy Gardner, appelés à se familiariser avec la R1, le développement reposera principalement sur les épaules du pilote turc et d’Andrea Locatelli.
En attendant, il a posté des photos et des vidéos de ses séances d’entraînement sur une moto d’enduro sur Instagram. Il y a aussi de la place pour l’ironie, avec une image qui le voit passer à travers un mur. Un sketch amusant, incontestablement.
Razgatlioglu a remporté 14 courses en 2022, une de plus qu’en 2021 où il est devenu champion du monde de Superbike. Elles ne lui ont pas suffi pour vaincre Alvaro Bautista et sa Ducati. Paul Denning a expliqué ce qui manquait pour se battre pour le titre jusqu’au bout : « le niveau du championnat a été beaucoup plus élevé cette année – a-t- il déclaré sur le site officiel du WorldSBK – et nous avons détruit les temps au tour. Une percée a été faite, mais nous n’en avons pas assez fait. Alvaro n’a commis qu’une seule erreur toute la saison, à Donington. Ne pas être parfait nous a coûté la chance de nous battre à Phillip Island. Alvaro mérite son titre, mais Toprak a quand même été exceptionnel ».
« Être comparé avec Razgatlioglu en WSBK, c’est comme être comparé à Marc Marquez en MotoGP«
Les abandons en Course 2 à Assen et en Course 1 à Misano ont certes pesé sur le parcours de Toprak, mais le rival Ducati a également marqué deux zéros. Il faut aussi compter avec la onzième place de la première manche de Magny-Cours et la quinzième de celle de San Juan Villicum après quelques chutes. Beaucoup de points perdus. Pour battre Bautista, il fallait être presque parfait, comme le dit justement le team manager de Yamaha.
On attendait probablement quelque chose de plus de Locatelli, qui avait fait de bons débuts en 2021 et devait franchir une nouvelle étape en 2022. Mais Denning continue d’avoir une grande confiance en lui : « être comparé avec Razgatlioglu est difficile et ce le serait pour n’importe quel autre pilote. C’est comme être comparé à Marc Marquez, ce sera toujours compliqué. Au milieu de la saison, il a lutté. En Indonésie, nous avons apporté quelque chose qui l’a aidé à reprendre confiance. Il a réalisé d’excellentes performances, allant même jusqu’à monter sur le podium. Après l’Indonésie et l’Australie, il a une meilleure base pour les tests hivernaux ».
Le pilote sait qu’en 2023 il devra bien faire, son contrat arrive à expiration et sa selle est convoitée par de nombreux confrères. Beaucoup dépendra de lui, mais Yamaha doit aussi faire sa part. Le team manager n’a aucun doute : « nous devons continuer à développer la moto – explique-t-il – et Yamaha travaille dur. Quand la concurrence est aussi forte, tu ne peux pas avoir de faiblesses, tu dois faire face et aller de l’avant ».