Il n’est point de secret dans le fait que le Néerlandais Michael van der Mark abandonnera sa Yamaha R1 de l’équipe officielle Pata Yamaha Official WorldSBK Team à la fin de cette saison, après avoir succombé aux sirènes bavaroises.
A l’inverse, personne n’a encore été officialisé pour le remplacer aux côtés de Toprak Razgatlioglu en 2021.
La place est évidemment très convoitée mais la liste des postulants ayant de sérieuses chances semble s’être réduite à deux noms, après les déclarations d’Andrea Dosoli au site Speedweek.com sous la plume de Von Ivo Schützbach : « le pilote doit bien performer et être rapide, il y aura de la pression. Heureusement, notre moto est compétitive et nous avons beaucoup d’intérêt. Les pilotes de la famille Yamaha ont la priorité. Cela a du sens, notre pyramide commence dans la catégorie Supersport 300 et mène au sommet, et c’est ainsi que nous voulons qu’elle soit. »
Passant en revue les pilotes roulant actuellement pour Iwata en WSBK, le directeur de la compétition précise : « Caricasulo fait sa première année en Superbike et apprend. Il fait des erreurs et a besoin de temps pour grandir. Garrett connaît la Superbike, mais pas les circuits. Par conséquent, leurs performances sont difficiles à évaluer. »
Avec un statut plus aguerri et encore auréolé de sa deuxième position au Grand Prix d’Allemagne 2018, Jonas Folger fait toujours partie de la famille Yamaha, même si sa fonction de pilote d’essai MotoGP a tourné court à l’avantage de Jorge Lorenzo.
Cependant, il faut bien reconnaître que le pilote allemand, qui ne cache pas son souhait de courir en WSBK, traîne derrière lui bien des incertitudes que son bref passage en Moto2 l’année dernière n’a pas vraiment dissipé…
« Nous devrons attendre de voir comment il se débrouillera dans le championnat allemand et quand il utilisera sa wildcard en Championnat du monde à Barcelone », a déclaré Andrea Dosoli. « Ce sera dur pour lui, malheureusement nous ne pouvons pas organiser un test productif pour lui à l’avance. Mais il ne faut pas oublier ce que Jonas a fait. Je me souviens encore de sa course MotoGP au Sachsenring quand il a terminé deuxième. Cela a impressionné de nombreuses personnes. Il a accepté de piloter au niveau national cette année et peut y démarrer sans pression. Espérons qu’il pourra revenir. Avec la vitesse qu’il a montrée plus tôt. »
Cette vitesse, « Folgas » l’a testée le week-end dernier sur le circuit de Magny-Cours dans le cadre du championnat de France FSBK. Inscrit sur la R1 avec laquelle il va participer au championnat allemand, l’ex-pilote Tech3 s’est fait surpasser par Valentin Debise et Mathieu Gines, et ce lors des deux courses.
Valentin Debise, vainqueur des deux rounds, explique toutefois cela en partie par le fait que la Yamaha R1 de Jonas Folger était équipée de pneus Pirelli (fournisseur unique en WSBK) sans doute plus difficiles à gérer sur la longueur d’une manche, alors que celle de Mathieu Gines disposait de Michelin et que sa Kawasaki utilisait des Dunlop.
Cette préparation en vue d’une éventuelle wildcard sur le circuit français n’a donc pas révélé une suprématie spectaculaire du pilote allemand et vient confirmer la tendance actuelle résumée par Andrea Dosoli : « Baz est en tête de notre liste de candidats. Stratégiquement, cela serait parfaitement logique. »
Une position également largement expliquée par
Eric de Seynes au micro
d’Eurosport, lors des essais des manches Superbike
à Jerez : « l’avenir de Loris ? Je l’ai toujours vu assez
bien ! D’abord, il faut se souvenir que Loris a remporté son
premier titre international avec nous, avec Yamaha, sur une R6 en
Superstock 600. Je me souviens que quand je suis revenu chez
Yamaha, en 2009, Jean-Claude Olivier m’avait dit à l’époque
« garde un œil sur lui, je l’aime bien ». Mais
au-delà du fait que Jean-Claude l’aimait bien, Loris a du talent.
C’est un pilote qui est jeune car il n’a finalement que 27 ans, qui
a une longue expérience en MotoGP, ce qui n’est pas si courant pour
un pilote français, et il a eu ses meilleurs résultats sur des
Yamaha en MotoGP. Il a aussi été pilote officiel en Superbike avec
de supers résultats, parce qu’on s’aperçoit qu’être le coéquipier
de Rea n’est pas si facile. Donc clairement, on connaît le niveau
de Loris, et lorsqu’il s’est retrouvé sans guidon, il a eu raison
d’être patient et on a œuvré là-dessus pour que l’accord avec Ten
Kate puisse se faire et que Loris puisse retrouver guidon. Il a eu
une saison compliquée, parce que arriver en cours de saison à ce
niveau-là, c’est quand même très compliqué, et il a fait des supers
résultats. »
« Donc aujourd’hui, évidemment qu’il est en haut de notre liste
pour succéder à Michael van der Mark. On a d’autres pilotes qui
nous font des avances mais je peux dire aujourd’hui que c’est quand
même Loris qui est en haut de la liste. Tout ce qu’il a fait dans
un team privé fait que cela serait légitime. On va voir, on
travaille. »
L’avenir du Haut-Savoyard se présente donc sous les meilleures auspices et ses prestations le week-end dernier en Andalousie étaient du même niveau que celles des pilotes officiels, un statut qu’on lui souhaite évidemment en 2021.