L’annonce de l’entrée de QJ Motor dans le championnat World Superbike en 2026 a secoué le monde de la moto. Cette marque chinoise, encore méconnue du grand public, ambitionne de défier les géants européens et japonais, et de s’imposer comme un acteur majeur dans la catégorie reine des motos issues de la série.
Le paysage du World Superbike (WSBK) s’apprête à changer avec l’arrivée de QJ Motor, un constructeur chinois qui a officiellement confirmé son intention de rejoindre la catégorie en 2026. Cette annonce a été faite par le président de l’entreprise, Guo Dongshao, lors de la présentation des nouveaux modèles de la marque en Chine, révélant des ambitions claires de rivaliser avec les plus grandes marques du motocyclisme mondial. On rappellera que si QJMotor est une marque relativement jeune, elle a cependant derrière elle le géant Qianjiang Motorcycle Co. Ltd. Ce conglomérat n’est pas un nouveau venu sur le marché : il possède Benelli depuis 2005 et fait partie de le groupe Geely, qui contrôle également des marques telles que Volvo, Lotus et Polestar.
Avant de se lancer dans le WSBK, QJ Motor a fait ses débuts en Championnat du Monde Supersport en 2024 avec un modèle SRK800RR encore en développement. Cette saison d’apprentissage a permis à l’équipe de collecter des données essentielles pour leur futur prototype Superbike.
En 2025, l’engagement de QJ Motor s’intensifie avec deux pilotes expérimentés, Raffaele De Rosa et Niki Tuuli, qui rejoignent l’équipe pour porter le projet Supersport à un niveau supérieur. Selon le chef d’équipe Manuel Puccetti, la prochaine génération de la SRK800RR sera radicalement différente : « le nouveau modèle sera d’un tout autre niveau. Ce que nous avons utilisé cette année n’était pas une vraie moto Supersport, mais plutôt une moto de sport de base. Maintenant, nous travaillons sur un nouveau concept, avec un moteur complètement différent ».
Guo Dongshao, PDG QJ Motor : « notre objectif est d’être sur la grille WSBK en 2026 avec une moto capable de se battre pour des résultats compétitifs »
Basés à Wenling, dans la province du Zhejiang, les ingénieurs de QJ Motor travaillent sans relâche pour finaliser un moteur quatre cylindres en ligne destiné à la moto Superbike. Les premiers essais sont prévus dès janvier 2025, afin de garantir que la moto respecte les exigences de la réglementation WSBK, notamment la règle des 107 % du meilleur temps sur piste. La base sera la QJMotor SRK 1000 RR, équipée d’un moteur quatre cylindres en ligne de 921 cc, évolution du légendaire groupe motopropulseur de la MV Agusta F4 750, acquis par Qianjiang il y a quelques années. Ce moteur, fabriqué en Chine avec une technologie dérivée d’Italie, délivre 161 ch à 13 600 tr/min et un couple maximal de 66,4 Nm à 11 000 tr/min. Ces chiffres, combinés à un poids à vide de 215 kilos, placent la SRK 1000 RR un cran en dessous des grandes superbikes japonaises et européennes de plus de 200 ch.
Niki Tuuli, qui rejoint l’équipe après avoir couru pour des marques comme Yamaha, Honda et Ducati, se montre néanmoins optimiste : « il s’agit d’un projet relativement nouveau, mais avec un énorme potentiel. Je suis impatient d’apporter mon expérience et de travailler avec une équipe aussi dynamique que celle-ci ».
Son coéquipier Raffaele De Rosa partage cet enthousiasme sur GPOne : « le développement de cette moto est basé sur tout ce que nous avons appris cette année. J’ai hâte de m’y mettre dans les mois à venir ».
L’arrivée de QJ Motor dans le WSBK représente un tournant majeur pour la compétition. Jusqu’à présent dominé par les constructeurs européens et japonais tels que Ducati, Kawasaki et Yamaha, le championnat s’ouvre désormais à un acteur chinois ambitieux, prêt à bousculer l’ordre établi.
Le président Guo Dongshao a exprimé des objectifs ambitieux : « notre objectif est d’être sur la grille en 2026 avec une moto capable de se battre pour des résultats compétitifs. Nous savons que le défi est énorme, mais nous avons confiance en nos capacités techniques et en l’expérience que nous avons accumulée ».
Avec cette annonce, QJ Motor montre qu’il ne s’agit pas seulement de faire de la figuration, mais de jouer un rôle actif dans l’élite du motocyclisme mondial. Le rendez-vous est pris pour 2026.