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Ceux qui pensent que le championnat MotoGP est d’ores et déjà joué devraient bien regarder le déroulé de la course au titre en WSBK cette année. En entame de campagne, Álvaro Bautista était à ce point dominateur que la couronne lui avait été donnée bien avant la mi-parcours. Puis le revirement a eu lieu au point que l’on ne donne plus cher des chances du pilote Ducati pour concrétiser cette année. Le même scénario pourrait-il se produire en Grand Prix ? Ruben Xaus, qui connaît très bien les deux mondes, répond…

Ruben Xaus s’est retiré de la compétition en 2011, mais il reste cependant l’une des figures les plus reconnues de la compétition moto en Espagne. Deuxième du Championnat Superbike en 2003 derrière son coéquipier Neil Hodgson de l’équipe officielle Ducati, il officie à présent au sein de l’équipe Avintia. Il a suivi de près le parcours en forme de montagne russe de son compatriote Bautista. Il explique ce qui s’est produit pour qu’il passe du paradis à l’enfer. Des arguments que l’on ne pourra pas reprendre pour la suite de la campagne MotoGP, car tout viendrait du règlement en vigueur en Superbike…

Sur le site officiel de la catégorie, il commente : « Bautista a dominé les premières manches, et comme on pouvait s’y attendre, le règlement a imposé quelques modifications. Quand une moto qui fonctionne bien voit son couple moteur régulé, et que ce petit truc en plus qui vous permet de rouler à votre façon se retrouve limité, bien sûr, cela affecte votre pilotage. C’est dur pour le pilote, et ça ne cesse d’empirer : la moto est moins compétitive, la pression augmente et les adversaires sont d’autant plus motivés. Ce sont ces trois facteurs qui font que nous sommes passés d’un Álvaro dominateur à un retour en force de Rea ».

« Au début du championnat, quand il n’avait pas vraiment de pression sur les épaules puisque personne ne s’attendait à ce qu’il fasse ce qu’il a fait, Bautista s’est peut-être dit « tant que tout va bien, je vais vraiment pousser ». Mais quand une course se passe mal, la pression commence à arriver, puis après une autre erreur, et une autre, la pression s’intensifie. Et c’est encore plus compliqué quand tout réussit à votre principal adversaire et que certains aspects techniques de votre moto ont été modifiés, perturbant votre style de pilotage ».

Le règlement qui a castré sa Ducati Panigale V4 R est donc la cause de tous les malheurs. C’est à prendre en considération, même si, pendant que Bautista déclinait, son équipier Chaz Davies, anonyme en entame de campagne, retrouvait les avant-postes sur la même moto ainsi modifiée…

A présent, c’est Jonathan Rea qui a la main dans cette course au titre. Mais Xaus prévient : s’il y a déjà eu un revirement, il peut encore s’en produire un autre : « il ne faut jamais dire jamais, surtout maintenant avec trois courses par manche, ce qui veut dire qu’il y a beaucoup de points à distribuer. N’importe quoi peut arriver, une chute, une blessure. Bien sûr on ne le souhaite pas, mais cela arrive et peut rééquilibrer les choses. Tant que ce n’est pas fini, on ne peut savoir qui sera sacré Champion du Monde ! ». En WSBK comme en MotoGP !

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