La croisade lancée par Scott Redding semble avoir interpelée les officiels du WSBK. Il s’agit de la question du calcul du poids minimum sur la base d’une combinaison entre le pilote et sa moto. Or, le mondial Superbike, comme le MotoGP, continue de spécifier la limite en prenant en compte la machine uniquement. Un débat clivant puisque les petits et légers comme les grands et plus lourds se sentent stigmatisés…
La question du poids en ce moment pour le citoyen lambda tourne autour des immanquables excès durant cette période de Fêtes, propice à céder à toutes les tentations, avec des conséquences inévitables sur la bascule. Mais en compétition, c’est un sérieux item qui interpelle les réglementations. Et les susceptibilités. En Grand Prix par exemple, Luca Marini du haut de ses 184 cm portant 69 kilos affirme : « c’est quelque chose de vraiment d’anti démocratique, je pense. Pourquoi un pilote lourd doit-il être pénalisé pour quelque chose qui est juste dans sa nature ? C’est quelque chose qui n’a aucun sens à mon avis ».
Scott Redding, lui, fait 185 cm pour 78 kilos. Il a donc toutes les raisons morphologiques pour demander un équilibre avec la prise en compte du poids du pilote dans la signification d’un règlement fixant une charge minimum à respecter dans la compétition. L’officiel BMW s’en est ouvert, provoquant une discussion animée avec son successeur chez Ducati, Alvaro Bautista. Ce dernier n’a ainsi pas manqué de souligner que les regrets de l’Anglais ressemblaient beaucoup à des excuses de ne pas avoir réussi là où il venait de concrétiser avec la Panigale V4R.
Reste que ce sujet du poids minimum avec celui du pilote dedans fait son chemin. Mais pas pour rendre justice à l’un ou l’autre camp. La réflexion suit son cours sur un terrain bien plus pragmatique et qui est celui du spectacle sur la piste… Ainsi, en 2022, Bautista a gagné 16 fois et a terminé 31 fois sur le podium. Pour finir, il a été sacré champion avec 601 points, tandis que Toprak Razgatlioglu et Jonathan Rea ont marqué un peu plus de 500 points. Mais les autres pilotes n’ont pas franchi la barre des 300 points.
Le WSBK ouvrirait la voie du lest pour atteindre le poids minimum combiné avec des pilotes plus légers
Bautista, Rea et Razgatlioglu ont aussi été les seuls hommes à atteindre la plus haute place du podium cette saison. Un scénario qui motive certains à militer en faveur d’une plus grande égalité entre les pilotes et les motos. Selon GPONe.com, les constructeurs auraient décidé d’introduire un poids minimum moto+pilote pour la saison 2024. Le portail italien évoque même la possibilité que Dorna et la FIM envisagent une version « plus souple » de ce poids minimum dès l’année prochaine. L’objectif est d’assurer un meilleur équilibre entre les différentes machines qui font partie du championnat tout en évitant une domination excessive de la part d’une marque.
Il convient de noter que seuls six autres pilotes ont pu terminer au moins une course sur le podium, mais sans victoire. Il s’agit de Michael Ruben Rinaldi (quatre podiums), Alex Lowes (quatre podiums), Scott Redding (trois podiums), Axel Bassani (trois podiums), Andrea Locatelli (deux podiums), Iker Lecuona (un podium) et Garrett Gerloff (un podium).
Quant au MotoGP, le spectacle est déjà de mise et le podium largement plus partagé. Luca Marini peut donc a priori attendre encore longtemps avant que sa voix ne soit entendue. Et d’autant plus que les modifications des règles techniques nécessitent un accord unanime des constructeurs. Or, ils n’aiment pas l’idée de faire fonctionner leurs machines avec des poids différents, en raison du besoin de lest pour atteindre le poids combiné avec des pilotes plus légers.