Massimo Rivola a lancé une pique contre un championnat Superbike qui lui a apporté jusque-là le dernier de ses 54 titres mondiaux en 2014. C’était avec Sylvain Guintoli et la RSV4 de 1 000cc que Max Biaggi avait déjà sacré en 2010 et 2012. Des années où l’actuel patron d’Aprilia Racing était encore loin du sujet de la compétition moto, mais à présent qu’il est à la tête des troupes de Noale, qui vivent une saison historique dans un MotoGP qu’elle a eu la bonne idée d’aborder sous ses propres couleurs pour la toute première fois dans la catégorie cette année, il a une vision globale du sujet. Une analyse qui lui fait dire que la catégorie que l’on dit réservée aux motos issues de la série est un faux-semblant.
Massimo Rivola n’en pince apparemment pas pour un WSBK Superbike, au point qu’il semble même s’interroger sur sa pertinence. Elle est pourtant évidente a priori avec un principe de base qui est de la réserver aux motos issues de la série. Elle fait ainsi l’équilibre avec le MotoGP qui est le lieu où s’égayent des prototypes. Mais pour l’Italien, tout cela serait spécieux. Sur Speedweek, on relèverait presque un ton acerbe dans son approche : « le Championnat du Monde Superbike n’a aucun sens pour le moment », déclare Massimo Rivola, directeur de course d’Aprilia depuis janvier 2019. « Le SBK est une sorte de championnat B pour le MotoGP ».
Massimo Rivola : « il devrait s’agir de motos sportives issues de la série que vous pouvez acheter dans la concession du coin«
Et pour bien se faire comprendre, il porte cette estocade : « les machines du Championnat du Monde Superbike ne sont pas des motos de série » assure-t-il. « Il devrait s’agir de motos sportives issues de la série que vous pouvez acheter dans la concession du coin. Vous pourriez changer le carénage, le système d’échappement et les éléments de suspension, si vous le souhaitez, et vous pourriez alors participer au championnat du monde de Superbike avec. Ensuite, chaque constructeur pourrait dire : « Moi aussi, je peux le faire ». Cela devrait être le principe du SBK ».
Mais on sait que ce n’est pas exactement ça, avec notamment une marge d’évolution technique tolérée pour endiabler une peu plus la base des motos qui reste tout de même un modèle de la gamme. Et pour éviter tout débordement, un complexe dispositif de régulation des performances, qui plus est évolutif pour éviter toute domination d’un concurrent, est mis en place. Mais tout ça ne concerne que des motos dont la cylindrée maximale est de 1 000cc. Or, chez Aprilia, on a fait passer sa RSV4 à 1 100cc. Elle n’a donc plus droit de cité. Et c’est peut-être plutôt ça qui frustre Massimo Rivola.