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Où va Aprilia ? Une question qui se pose depuis longtemps tant sa politique sportive a toujours été compliquée à comprendre. La marque d’un puissant groupe, Piaggio, a commencé à se construire une nouvelle identité intéressante en dominant le WSBK avec une RSV4 qui a étonné à sa sortie. Puis la concurrence a réagi et les hommes de Noale ont changé de terrain en allant vers le MotoGP, mais sans vraiment y mettre les moyens. Aujourd’hui, Aprilia a une nouvelle direction sportive et promet d’être à la hauteur de ses ambitions. Mais pas en Superbike, où le patron de la compétition Massimo Rivola fait un bilan de la catégorie avec une mémoire sélective…

Aprilia a quitté le WSBK en 2018 après y avoir connu la gloire. Max Biaggi, mais aussi Sylvain Guintoli, ont cueilli les lauriers de la victoire pour Noale. Puis les choses ont changé. Kawasaki est devenu le géant vert que l’on connaît actuellement tandis que Ducati a réagi cette saison en dégainant une Panigale V4R ne cachant pas ses origines avec la Desmosedici de MotoGP. Demain, Honda va lancer une CBR1000RR-R qui fait déjà peur. Une course à l’armement que regrette Massimo Rivola.

C’est un débat qui dure depuis les origines de la discipline : le WSBK doit être la vitrine des sportives proposées dans les concessions, mais pour aller vite, on a accordé des largesses qui en font de vraies machines de compétition. Où est la frontière entre l’amélioration tolérable et le dévoiement le plus total ?

Massimo Rivola pense que la frontière a été franchie et il pointe du doigt Ducati avec sa Panigale V4 R. « Le Championnat du Monde Superbike devrait être destiné à la production en série » commence l’homme venu de la Formule 1. « Nous avons arrêté le projet RSV4 avec 1 000 centimètres cubes et comptons maintenant sur le moteur 1 100. Nous devrions pouvoir l’utiliser. » Oui mais le règlement limite la cylindrée à 1 000cc.

Il poursuit : « la Ducati tourne à 16 500 tr / min, c’est un moteur MotoGP. Notre moteur tourne à 13 000 tours par minute. Nous ne serions donc pas compétitifs, mais nous avons certainement un bon potentiel. Si les règles permettent ce moteur, alors nous penserons à revenir ». En faisant allusion au MotoGP, Rivola oublie que lors de son arrivée en WSBK, la RSV4 a alimenté le même débat qu’il lance aujourd’hui sur la Ducati. A l’époque tout le monde s’interrogeait sur la philosophie des Italiens. L’Aprilia était une sorte d’hybride. Était-elle un prototype qui rivalisait avec les machines de production du Championnat du Monde Superbike ou une machine standard qui voulait défier les prototypes en MotoGP ?

Mais Rivola élargit aussi le débat sur ‘Motorsport-Total.com’ : « le Championnat du Monde de Superbike se présente comme une alternative au MotoGP. À mon avis, une Superbike devrait être une machine Superstock portant le nom de Superbike uniquement, parce qu’il a l’air cool, le championnat Superstock a été enterré de toute façon ». Il continue : « on devrait avoir des courses sur de longue distance, où les téléspectateurs voient la fiabilité des motos. Pour les courses de sprint, nous avons le MotoGP, qui est la catégorie reine. »

Il termine ainsi sa démonstration : « si nous avons des motos proches de la production qui tournent à 16 500 tours par minute et pour lesquelles le moteur doit être changé tous les 1 500 kilomètres, alors je ne pense pas qu’il s’agisse d’un championnat proche de la série, c’est aussi simple que ça. Vous ne vendez pas beaucoup de ces machines, peut-être 100 pour des pilotes professionnels ou des gens riches, et je pense que cela ne va pas. »

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