Après une carrière bien remplie, avec 22 victoires en Grands Prix, dont 5 en MotoGP, 22 en Championnat du Monde Superbike et un titre de Champion du Monde en 250 cm3, Marco Melandri s’est décidé à raccrocher fin 2019, à ouvrir une école de pilotage moto pour VIP, et à remiser dans le grenier à souvenirs ses exploits en tant que pilote d’usine pour Yamaha, Aprilia, BMW, Ducati et Kawasaki. Puis l’hiver dernier, le téléphone sonna. « Salut Marco, ici Marco » annonça Marco Barnabò, le propriétaire du Barni Racing Team, éminente équipe satellite de Ducati en Championnat du Monde Superbike.
Barnabo venait d’essuyer deux tsunamis de suite, avec le forfait de son pilote Leon Camier, dont les ligaments d’une épaule arrachés lui interdisaient tout retour en course, puis le retrait de Randy Krummenacher, bien que le Suisse ait fait des essais satisfaisants à Misano sur la Ducati Superbike. Mais sa dénonciation de l’équipe MV Agusta Reparto Corse pour laquelle il roulait en mondial Supersport ne lui a pas valu que des amis en Italie.
Et c’est ainsi que Marco recruta Marco, qui réalisa le 14e temps de la première journée d’essais libres à Jerez. Le vendredi soir, Barnabò estimait que « N’ayant jamais fait de tests avec Melandri, nous savions que nous devions partir loin derrière tous les autres. En considérant cela, nous sommes assez satisfaits du premier jour de travail. Aujourd’hui, il était important pour nous de commencer à trouver la bonne configuration pour le pilote. Nous ne sommes certainement pas encore arrivés à le mettre en condition de pouvoir exploiter au mieux son potentiel, mais tour après tour, ses performances s’améliorent. »
Melandri se qualifiait 19e, puis terminait la course 1 18e avant de se classer 19e de la Course Superpole (avec une abeille dans le cuir !), puis enfin 9e de la Course 2, ce qui lui valait d’occuper au général la 12e position, sachant qu’il n’a pas disputé la première manche à Phillip Island.
« Je dois dire que les courses se sont bien passées, j’en suis très heureux » a expliqué « Il Maschio » à Riccardo Guglielmetti et Andrea Rossi de GPOne.com. « Je pensais pouvoir finir dans le top 9 de la course de Superpole mais je n’ai pas réussi. C’était un week-end d’essais, ce matin, j’ai fait une série de tests qui n’ont pas bien marché et en plus j’ai été piqué par une guêpe à la moitié de la course. »
Que pensez-vous de la Ducati Panigale V4 R ?
« Cette moto est née pour la course, elle a un grand caractère et il faut savoir l’adapter à votre façon de rouler. Elle ressemble un peu à une moto de MotoGP parce qu’elle est nerveuse mais le moteur permet de la conduire en douceur. »
Comment s’est déroulée la course 2 ? Vous avez terminé en neuvième position, près d’Álvaro Bautista.
« Ça s’est bien passé mais j’espérais prendre un meilleur départ, malheureusement il y avait beaucoup de poussière à l’extérieur du virage 1 (à cause de l’accident de de Rosa et Bassani en Supersport). J’ai eu des difficultés à dépasser et dans les virages rapides, mais je comprends pourquoi. »
« J’ai fait beaucoup d’efforts aujourd’hui mais je ne suis pas loin du groupe du milieu. J’étais avec Bautista pendant une bonne partie de la course et Rea est arrivé 6 secondes devant moi, pas mal pour quelqu’un qui, il y a deux semaines, était sur un vélo. »
Quel niveau pensez-vous pouvoir atteindre d’ici la fin de la saison ?
« Ce week-end, j’ai commencé dans les pires conditions. J’ai envie de bien faire mais je dois être patient. Je ne pouvais pas prétendre venir ici et être devant tout le monde. »
« Je suis sûr que je peux arriver au point où je me battrai avec les meilleurs. Je me suis jeté dans ce défi parce qu’il y a six manches, et que j’ai le temps de reprendre confiance et de m’améliorer. »
« Changer d’équipe est toujours compliqué, le faire après être resté si longtemps immobile est encore plus difficile. En tout cas, je sais quelles sont mes difficultés et les idées pour arranger les choses ne sont pas loin. »
Vous avez rejoint l’équipe Barni. Quelles sont vos sensations avec les gars de Marco Barnabò ?
« J’aime beaucoup l’équipe. J’ai beaucoup d’expérience et ils ont une grande passion. Il y a une volonté de bien faire et eux aussi viennent d’une période difficile, je crois qu’ensemble, nous pouvons obtenir des résultats satisfaisants. »
Photos © Barni Racing