Entre Manuel Puccetti et Kenan Sofuoglu, et à travers ce dernier toute lé génération de pilotes turcs dont le fer de lance est Toprak Razgatlioglu, c’est une relation étroite qui va au-delà du simple aspect sportif. Tout ce beau monde a connu ses heures de gloire ensemble, avec des titres mondiaux, sous le sceau Kawasaki. Alors si vous voulez en savoir un peu plus sur le pourquoi du comment du sensationnel transfert de Toprak de Yamaha à BMW, c’est à sa porte qu’il faut frapper…
Ve que GPOne a fait dans un entretien où l’on apprend que le Champion du Monde 2021 de WSBK avec Yamaha était aussi en négociations avec Kawasaki, marque qui, rappelons-le, l’a révélé : « il y a eu une négociation entre Kenan et le top management de Kawasaki et c’était l’une des trois principales offres qu’il avait : le renouvellement avec Yamaha, BMW et l’option Kawasaki » dit l’Italien qui alignera Tito Rabat sur sa ZX-10R pour le reste de la saison, en lieu et place de Tom Sykes, parti justement chez BMW, et après un court intermède avec Lucas Mahias.
Sur une relation avec Yamaha qui s’est comme soudainement éteinte, Manuel Puccetti identifie le test MotoGP finalement décevant comme le point de rupture : « d’un ou des deux côtés l’étincelle à laquelle ils auraient pu s’attendre n’a pas frappé, ou ils ont vu que c’était plus difficile que prévu. Ainsi le raisonnement est né sur le fait qu’il valait peut-être mieux rester en WSBK et peut-être évaluer de nouvelles motivations, comme il l’a lui-même fait savoir après la signature ».
Manuel Puccetti : « c’est définitivement un gros défi »
Le patron du team éponyme ajoute : « il a probablement vu une raison de rester en Superbike, mais avec quelque chose qui lui donne une grande envie. Toprak fait partie des champions qui courent pour gagner. Comme son manager Kenan le lui a appris, terminer deuxième, c’est comme finir dernier ». Certes, mais au stade où se trouve la M1000RR, concrétiser avec une BMW relève pour l’instant de la gageure. Au vu des enjeux et des attentes réciproques, ne risque-t-on pas aussi un retentissant échec ?
L’Italien répond : « le risque est certainement des deux côtés, mais celui qui sort déjà grand gagnant c’est le championnat. Car maintenant nous avons six mois devant nous dans lesquels nous nous demanderons comment Toprak ira chez BMW, en attendant les tests hivernaux en novembre. Je pense que le package BMW est extrêmement compétitif en termes de moteur. Peut-être qu’ils auront d’autres choses sur lesquelles travailler, mais c’est définitivement un gros défi ».
Puccetti termine : « j’ai le plus grand respect pour Toprak, car je suis convaincu qu’il est un champion, et je pense qu’il sera capable de porter ce package au plus haut niveau et à la victoire, comme il l’a fait avec mon équipe en 2018 et 2019. Il nous a récolté 15 podiums et quelques victoires. Et nous sommes un team satellite, pas une équipe d’usine avec des ressources 20 fois notre taille, des techniciens de classe mondiale et des tonnes de tests ».