Loris Baz n’a pas connu la réussite en ce début de saison de WSBK et, en ce sens, il colle au destin de son employeur BMW qui s’est révélé loin du compte avec ses quatre M1000RR. Après les échéances de Phillip Island et d’Indonésie, la marque bavaroise n’a récolté que 29 points malgré quatre pilotes talentueux, dont deux ont hélas déjà des os fracturés. Pendant ce temps, Honda, avec la moitié des effectifs, en compte 51. Quant aux adversaires, ils restent inatteignables malgré le fait, et le pilote français le souligne, que la sportive allemande se montre plus rapide qu’en 2022.
La nouvelle M1000RR que BMW aligne cette saison en mondial Superbike est-elle ratée ? Au vu de ses classements depuis l’entame de la compétition dans la catégorie réservée aux motos issues de la série, on pourrait le croire. Les commentaires acerbes qui vont jusqu’à la réaction violente de dépit de la part de Scott Redding, qui a frappé du poing sa moto à Mandalika, affirmeraient même l’idée.
Mais Loris Baz, qui se remet depuis l’Indonésie d’une cheville et d’une jambe brisées au combat dans le rugueux peloton du WSBK, donne une tout autre version de la réalité munichoise : « c’est super facile de passer pour un idiot vu de l’extérieur. Mais nous sommes plus rapides que l’an dernier » explique le pilote de 30 ans sur Speedweek. « Le niveau est plus élevé » précise-t-il en ajoutant : « je peux sentir l’amélioration et nous avons fait un pas. Ce n’était pas encore un grand pas, mais l’hiver a été très court ».
Loris Baz : « vous voyez avec Kawasaki que nous ne sommes pas les seuls à avoir des problèmes«
Il ajoute : « tout le monde chez BMW et l’équipe travaille très dur et personne n’a abandonné. Vous voyez avec Kawasaki que nous ne sommes pas les seuls à avoir des problèmes car Yamaha et Ducati ont mis le niveau très haut, principalement Ducati. C’est bien pour le championnat car il y a des motos plus rapides que l’an dernier et c’est tellement serré ».
Les choses remises à leur place, Loris Baz ne nie pas pour autant que tout n’est pas rose chez BMW : « Phillip Island était vraiment difficile. A part Michael van der Mark, qui a très bien roulé et qui en avait un peu plus que nous, aucune BMW n’était plus rapide que l’autre, et avec trois réglages complètement différents ».
D’où ce constat : « en Australie, nous étions très loin et nous ne savions pas où nous pouvions nous améliorer. Dimanche en Indonésie, j’étais dans le top six jusqu’aux deux incidents, et c’est un endroit où je n’ai pas été depuis la première moitié de l’année dernière ». Et il termine : « c’est dur, mais nous n’avons fait que deux rounds. Je crois fermement au projet et nous y parviendrons certainement ». On rappellera que le patron de son team Bonovo a aussi révélé ses inquiétudes sur cette campagne, demandant même à BMW une réunion pour faire le point.