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Carl Fogarty

A une semaine du retour du WSBK à Donington, Carl Fogarty revient sur les ondes pour s’étonner de cette nouvelle époque consensuelle où les pilotes semblent tous amis dans le paddock. Pour le comprendre, il faut se souvenir qu’à son époque, un pilote était avant tout combattant qui devait imposer sa loi sur et en dehors de la piste. On ne s’aimait pas vraiment entre collègues, on s’invectivait à chaque occasion et on s’y bousculait même. Un temps, aussi, où les mêmes champions assumaient une vie avec ses travers. Ils disaient également tout ce qu’ils pensaient. Alors, lorsque la légende aux quatre titres avec Ducati voit Jonathan Rea et Toprak Razgatlioglu tomber dans les bras l’un de l’autre dans le parc fermé tandis qu’ils sont en duel pour le titre, il n’en revient pas…

Carl Fogarty, dit Foggy, a été façonné sous une ère où, dans les pelotons de la course moto, il n’y avait que des mâles alpha à qui il ne fallait en aucun cas chercher noise. En ce temps-là, le politiquement correct n’existait même pas encore en concept et la communication consistait à dire à chaud ce que l’on pensait. Tout simplement.

Pour le meilleur ou pour le pire, tout a changé. Et avant que le WSBK ne reprenne sa saison à Donington, tracé de sa première des 59 victoires sur Ducati, le héros local Fogarty n’en revient pas de cette entente cordiale assumée entre deux prétendants au titre suprême : « Jonathan Rea et Toprak Razgatlioglu s’affrontent souvent et c’est génial à regarder ! » commente Foggy sur le site worldsbk.com. Mais ce qui l’étonne le plus, c’est ça : « ils ont l’air de bien s’entendre. Si c’était moi face à quelqu’un d’autre pour le gain du championnat à mon époque, on se détesterait ! »

Carl Fogarty

Carl Fogarty : « avec moi, John Kocinski, Scott Russell ou n’importe qui d’autre, ce serait terrible !« 

Il ajoute : « avec John Kocinski, Scott Russell ou n’importe qui d’autre, ce serait terrible ! Mais ces deux-là ont l’air de bien s’entendre. Sur la piste ils sont impitoyables, et ça ne se répercute pas dans le paddock comme ça a été le cas quelques fois à mon époque. Je détestais tout le monde et je devais le faire si je voulais gagner des courses. Johnny est un peu différent, c’est une personne beaucoup plus gentille ! »

Et l’Irlandais du Nord est tellement plus sympa que Fogarty lui donne un conseil à propos de son avenir : « je pense que la Kawasaki est encore assez bonne pour que Jonathan se batte pour le titre ; je ne me souviens pas qu’une moto ait été aussi dominante pendant si longtemps. De 2012 à aujourd’hui, tout le monde a voulu être sur cette moto. C’est une machine incroyable à piloter, elle semble juste manquer d’un peu de vitesse de pointe par rapport à la Ducati et la Yamaha, mais c’était aussi le cas l’année dernière. »

Et il aimerait de fait que Rea ne fasse pas la même erreur qu’il a commise dans sa carrière : « je n’aurais jamais dû mettre fin à un package gagnant, et je l’ai dit à Jonathan au fil des ans. J’avais la meilleure moto de tous les temps en 1995 et j’ai cassé tout ça pour quelques centaines de milliers de livres de plus ; j’étais vraiment stupide. Cela m’a coûté le titre en 1996 et 1997 ; il m’a fallu deux ans pour le récupérer. C’est quelque chose que je regrette, mais Ducati m’a repris. Si j’étais lui je resterais ; je pense qu’il pourrait être un grand ambassadeur pour Kawasaki une fois sa carrière terminée, ils penseront encore plus de bien de lui. S’il s’en va, il n’y a aucune garantie qu’il gagne quoi que ce soit d’autre, juste pour quelques années de plus… Je ne le ferais pas, je resterais là, surtout après l’erreur que j’ai faite ».

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