Jonathan Rea ne semble par garder un bon souvenir de sa période Honda. Il n’y a pourtant pas si longtemps, c’était pourtant la marque dont tous les pilotes rêvaient en compétition. C’est depuis devenu le constructeur que l’on est heureux de quitter et généralement moins en forme que lorsque l’on y est entré. Alex Marquez et Pol Espargaró, par exemple, ne cachent pas leur soulagement d’avoir fui la RC213V. Mais il faut croire qu’en WSBK, ça peut aussi être le cas, si l’on écoute bien la dernière intervention de Jonathan Rea…
Jonathan Rea est une légende de la catégorie réservée aux motos de série, rien que par le fait qu’il y a remporté six titres mondiaux consécutivement. Un palmarès construit sur une Kawasaki mais sa réputation, l’Irlandais du Nord l’a d’abord faite avec Honda. En 2023, il entamera sa neuvième saison sous les couleurs de la firme d’Akashi, et il espère qu’elle sera celle d’une septième couronne. Son contrat avec le Ninja se terminera fin 2024, et à déjà 36 ans, le spectre de la retraite commence à lui tourner autour…
Le rival de Toprak Razgatlioglu et d’Alvaro Bautista a bien conscience que ce sera bientôt la croisée des chemins, et il envisage l’échéance ainsi : « je n’ai pas besoin de courir pour le reste de ma vie » assure-t-il sur Speedweek. « Financièrement, je suis bien assuré, j’ai une belle vie en dehors de la course. J’aime mon temps sur la moto, j’aime la compétition. Cela dépendra aussi des idées de Kawasaki. Après cela, je peux penser à prendre ma retraite ».
Jonathan Rea : « si je devais m’asseoir sur le canapé avec ma femme toute la journée, nous finirions par divorcer«
Il ajoute : « je vais demander à Kawasaki s’il y a un travail pour moi dans l’entreprise après la course. En tant que pilote d’essai, en tant qu’ambassadeur, en gestion d’équipe, peu importe. Si je devais m’asseoir sur le canapé avec ma femme toute la journée, nous finirions par divorcer. Je dois avoir quelque chose pour moi aussi. J’aurai probablement besoin d’un an après ma retraite pour penser à mon avenir. On ira peut-être en Australie ».
Puis viens cette question : pourrait-il envisager cette autre vie en dehors de Kawasaki, avec un autre blason ? La réponse de Jonathan Rea fuse : « Pas pour le moment. La plupart de mes bons souvenirs de carrière viennent de mes jours Kawasaki ». Et il termine avec cette sentence : « le temps passé chez Honda m’a fatigué ».