Dans quelques heures, la saison 2020 de WSBK sera lancée sur le tracé de Phillip Island, en Australie. Avant que les hostilités ne commencent, celui qui va tenter de décrocher cette année un sixième titre consécutif avec Kawasaki a voulu mettre les choses au point avec le patron de Dorna, promoteur de la catégorie. Un échange surréaliste entre le champion de la discipline et son promoteur Carmelo Ezpeleta qui devraient œuvrer à l’unisson pour la même cause, celle du développement et de la crédibilité du Superbike. Et pourtant…
Les propos de Carmelo Ezpeleta ne sont pas passés dans un paddock WSBK qui, pourtant, compte sur la structure de l’Espagnol Dorna pour sa promotion. Plutôt qu’un allié, ils ont découvert une personne les catégorisant en deuxième division par rapport au Grand Prix. Une série B en quelque sorte. Une approche qui a fait réagir Jonathan Rea, qui domine la catégorie comme Marc Márquez le fait en MotoGP.
Au micro de GPOne, il met ainsi les choses au clair : « j’ai lu les propos de Carmelo Ezpeleta et la seule chose que je peux dire, c’est que j’étais triste de les lire. Je fais du Superbike depuis des années, et ce n’est pas un championnat de Série B. C’était irrespectueux. » L’Irlandais du Nord ajoute : « j’ai eu l’occasion de courir en MotoGP avec l’une des meilleures motos et j’ai eu de la chance. Mais à part cela, je n’ai jamais reçu d’offre sérieuse pour courir avec une équipe. Je suis heureux de ma carrière et des titres que j’ai gagnés, même si je n’ai jamais reçu de proposition de contrat en MotoGP, mais seulement des mots. A 33 ans, je ne pense pas que j’irai en MotoGP, parce qu’il est trop tard. J’aurais besoin de temps pour apprendre et me comparer aux autres. Et il suffit de regarder ce que fait Márquez, ou Quartararo. »
Un constat sans fard, mais qui n’est pas un regret. Au contraire, le WSBK est aussi une question d’approche, de valeurs, et là on touche à un point sensible… « Le Superbike est humain, rapproche les gens des pilotes. Ici, vous pouvez être une personne avant d’être un personnage sportif. Le MotoGP est un grand spectacle, un business. »
Jonathan Rea, qui nie par ailleurs toute idée de retraite, termine néanmoins sur une curiosité qui le taraude et qui apparaît lorsqu’il lui est demandé avec qui il aimerait faire équipe… « Je dirais Márquez, parce que le fait de l’avoir à mes côtés me permettrait de comprendre comment il peut être si rapide. C’est un talent et c’est un pilote extraordinaire. Je le tiens en haute estime, à la fois comme pilote et comme personne. »