C’est le sujet qui égaye les coulisses du paddock WSBK dans cette nouvelle manche de la saison dans la catégorie réservée aux motos issues de la série qui se déroule à Imola. Il s’agit des 250 tr/mn enlevés au moteur des Panigale V4R, qui succèdent aux 250 autres biffés à Barcelone, tandis que du côté de Kawasaki c’est au contraire un solde de 500 que l’on a encaissé … Sans pour autant l’exploiter encore, ce qui semble excéder un tantinet Jonathan Rea …
Les subtilités du règlement WSBK ont alimenté les conversations d’après le premier jour passé à Imola. Au centre des débats, les 250 tr/mn enlevés au moteur des Ducati. D’aucuns attendaient avec intérêt quel effet cela allait avoir sur la piste. Le premier avis donné a été celui de l’officiel Yamaha Toprak Razgatlioglu : « je ne comprends pas. Le WSBK a dit de supprimer 250 tours, mais peut-être que Ducati les a ajoutés » commente le Turc avec ironie. « Je pense que rien ne change avec 250 tours de moins, car Ducati est toujours fort ».
Et le Champion du Monde 2021 de la spécialité compare avec le quatre cylindres en ligne de sa Yamaha R1 : « je pense que notre moteur est à son meilleur, tout comme celui de la Kawasaki, alors que la Ducati a plus de puissance. Vous modifiez les tours par minute mais la situation ne change pas, car même s’ils doivent changer un peu plus tôt, il semble qu’ils atteignent la puissance maximale avant d’aller à plein régime ».
Chez Kawasaki, c’est la soupe à la grimace qui est servi par Jonathan Rea, une mauvaise humeur qui n’est pas due aux 250 tours en moins de Ducati mais aux 500 que le sextuple titré pourrait avoir depuis la Catalogne, mais que Kawasaki ne lui a pas encore livrés sur sa ZX-10R … « Nous n’utilisons pas les tours supplémentaires, vous devez demander à l’équipe pourquoi » maugréait l’Irlandais du Nord.
« Malheureusement, je n’ai pas pu utiliser la Ducati V2, car la manche du WSBK était trop proche de celle du WSSP »
« J’ai fait quelques tours derrière Alvaro le matin, mais je n’ai rien remarqué de particulièrement différent ». Puis Jonathan Rea ajoute : « entre 2017 et 2018, ils nous ont pris 1 400 tr/min et dans ce cas, la différence était significative. Évidemment, tout fait une différence dans le monde de la course, mais dans ce cas, ce n’est pas grand-chose ».
Et chez Ducati, quelle est l’humeur ? Goguenarde, apparemment … « Malheureusement, je n’ai pas pu utiliser le V2, car la manche du WSBK était trop proche de celle du WSSP » sourit un Alvaro Bautista qui sous-entend qu’à ce rythme, il sera mieux loti en prenant la moto de Bulega. En petite forme chronométrique, le Champion du Monde en titre ne mettait pas sa situation au classement sur le dos des tours moteur perdus : « je manquais de cette confiance dont j’avais besoin ainsi que de la stabilité. Il faut trouver le bon équilibre entre ne pas prendre trop de risques et rester rapide ».
On donnera le mot de la fin à Axel Bassani qui roule aussi en Panigale V4 castrée en Superbike : « perte de tours ? Le son est différent, ce n’est pas une Ducati normale. Ce n’est pas facile de rouler comme ça, pour l’instant, mais ça va. Mais ça n’ira pas si on continue comme ça ».