En MotoGP on a récemment beaucoup parlé du tracé de Portimao et de ses zones de dégagement à présent enfin reconnues comme des aires de danger. Mais du WSBK arrive le message que le tracé de Barcelone n’est peut-être pas mieux. Iker Lecuona en a été la démonstration lors du dernier test organisé par la catégorie en Catalogne. Il en a gardé des marques sur son visage, mais ça aurait pu être pire. Le genre d’accident qui pousse à la réflexion.
Iker Lecuona s’en est bien sorti d’un violent accident lors du test Superbike à Barcelone. Bien que marqué physiquement, il ne déplore aucune blessure majeure. Mais sa mésaventure l’a amené à réfléchir sur la sécurité des pistes inscrites au calendrier du championnat, et d’autant plus qu’il a été transporté en ambulance au centre médical, puis dans un hôpital voisin… « Les ecchymoses sur mon visage sont dues à mes cinq ou six flips dans le gravier », a déclaré le pilote Honda à Speedweek. « La visière de mon casque s’est ouverte et toutes les pierres m’ont frappé. J’ai dû avoir trois points de suture sur mon œil droit ». Puis il ajoute : « au début, j’ai pensé que le pied était cassé parce qu’il était sur le point de virer au violet et il faisait très mal. Mais il est seulement gravement meurtri ».
Voilà pour les conséquences. Mais l’Espagnol pousse son analyse plus loin : « chaque année, les pneus et les motos s’améliorent et nous devenons plus rapides », a déclaré le pilote de 23 ans. « En MotoGP, il y a aussi l’aérodynamisme, ce qui aggrave encore le problème. Leurs motos sont encore plus rapides, les pilotes peuvent freiner plus tard et prendre plus de vitesse dans les virages. Nos problèmes ne sont pas si importants, mais nous arrivons à Barcelone dans le premier virage à 325 km/h… Si vous tombez vous atteindrez très vite la limite du tracé. Elle est proche dans de nombreux virages, ce qui est très dangereux ». Puis il conclut : « je ne dis pas que nous ne pouvons pas courir sur des circuits comme celui-ci. Mais il est clair que nous devons améliorer la sécurité sur tous les anciens circuits de course ».
Iker Lecuona : « si c’est impossible, alors nous ne pouvons pas y aller, parce que c’est dangereux pour nous »
Si, sur certains sites, les zones de dégagement peuvent être étendues, sur d’autres comme Most ou Imola il sera difficile voire impossible dans certains virages. Dans ce cas, l’expertise de l’ancien pilote Tech3 KTM en MotoGP faite est claire : « si c’est impossible, alors nous ne pouvons pas y aller, parce que c’est dangereux pour nous ».
Reste que si on en arrive à ce que les circuits ne sont plus adaptés aux motos, peut-être faudrait-il inverser la réflexion et réadapter les motos à leur espace naturelle… « Tout comme les motos, les pneus se sont également développés. Les améliorations des temps au tour sont plus dues aux pneus qu’aux motos. Pirelli veut améliorer ses pneus tout comme Honda la moto. Chaque constructeur fait ça pour gagner le championnat » rappelle Lecuona.
Reste que son discours sonne comme un avertissement pour le Grand Prix de Catalogne à venir : « il y a des virages dangereux pour nous sur de nombreux circuits, y compris à Barcelone », a déclaré le pilote Honda. « En Moto3, ça va, en Moto2 ça va être serré. Et pour le MotoGP et le Superbike, les zones de dégagement sont trop petites car nous sommes très rapides. J’ai heurté les barrières plusieurs fois et je ne veux même pas parler de l’état de la moto ».