Quand Dorna acheta les droits du Championnat du Monde Superbike, succédant aux frères Maurizio et Paolo-Alberto Flammini, l’organisateur ibérique se mit à la recherche d’un espagnol ayant une bonne connaissance du WSBK, ce qui était relativement difficile dans la péninsule traditionnellement plutôt tournée vers les Grands Prix. Mais elle trouva l’oiseau rare en la personne de Gregorio Lavilla, né le 29 septembre 1974 à Vandellòs i l’Hospitalet de l’Infant.
Au cours de sa carrière de pilote, Gregorio a remporté le Championnat British Superbike en 2005, après avoir couru en GP 250 en 1995 sur une Honda, en GP 500 en 1998 sur une Honda du team de Sito Pons, et en MotoGP en 2004 sur une Suzuki.
Mais c’est en mondial Superbike que Lavilla fut le plus présent, de 1994 à 2009, sur Yamaha, Ducati, Kawasaki, Suzuki, Honda et enfin de nouveau Ducati. Il a participé à 180 courses, n’en a remporté aucune, et est monté 12 fois sur le podium, avec aucune pole position.
Désormais Directeur exécutif du WorldSBK au sein de Dorna, Gregorio Lavilla explique ici le point de vue de l’organisateur dans la situation actuelle, ainsi que les solutions envisagées.
« L’objectif est maintenant de faire en sorte de disputer le plus grand nombre de courses possible dans des conditions difficiles, mais acceptables en matière d’organisation pour toutes les parties concernées » a expliqué Lavilla à Worldsbk.com. « Nous voulons que les fans puissent profiter d’une saison complète fantastique. »
L’épreuve d’Imola est annulée. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
« C’est avec beaucoup de regret que nous avons dû annoncer l’annulation de l’épreuve en raison de la situation actuelle liée au Covid-19. Compte tenu du calendrier déjà complexe prévu aujourd’hui et de la météo à laquelle nous pourrions être confrontés plus tard dans l’année, nous avons convenu avec le circuit qu’il était préférable d’annuler l’épreuve cette année. »
« Toutefois, les supporters italiens pourront assister à la grande finale de la saison 2020, puisque le circuit de Misano accueillera la dernière manche de la saison en novembre. Cela permet de garantir l’expérience du WorldSBK en Italie afin que les fans puissent profiter du dénouement de la saison avec passion. »
En quoi un calendrier plus condensé permettra-t-il aux fans d’apprécier davantage les courses ?
« Le Championnat sera très facile à suivre cette année. Nous n’aurons pas de longue trêve estivale et, pour la première fois de l’histoire du WorldSBK, nous aurons un triplé. Cela implique davantage d’action sur une période plus courte de sorte que l’intérêt des médias et des fans pour notre discipline continuera de croître fortement à mesure que la saison atteindra son apogée tout en proposant également un nouveau défi aux équipes et aux pilotes. »
Face à une situation aussi imprévisible, la course en été paraît probable : quels sont les avantages ?
« Tout d’abord, c’est une période durant laquelle il devrait faire beau et une période où les fans profitent de leurs vacances. L’un des principaux points positifs est que les supporters néerlandais sont déjà très heureux qu’Assen ait lieu en août. »
Comment les équipes et les pilotes gèrent-ils la modification du calendrier et la situation liée au Covid-19 ?
« C’est difficile pour les équipes, les pilotes et toutes les personnes impliquées dans le paddock, mais je voudrais exprimer ma gratitude envers toutes les équipes et les pilotes de toutes les catégories ; ce n’est un moment facile pour personne, mais ils ont très bien géré la situation. Ils ont pris leurs propres initiatives et responsabilités et ont également diffusé des messages positifs ; ils sont un immense atout pour notre paddock. »
Qu’est-ce qui peut changer à partir de là ?
« Tout dépend du moment où nous pourrons reprendre ; il y a un moment où il ne sera plus possible de modifier le calendrier et où nous devrons envisager les annulations comme la seule option. »
« Mon objectif quotidien est surtout de faire en sorte que tout le monde appuie notre programme et d’aider autant que possible toutes les personnes impliquées. Ce sont des moments difficiles pour tout le monde, mais chacun dans l’entreprise fait de son mieux pour arriver au meilleur résultat possible. »
« Nous travaillons aussi sans relâche avec les responsables gouvernementaux, la FIM et les circuits pour nous assurer que lorsque la course reprendra, celle-ci sera adaptée et sans risque pour tout le monde. C’est notre priorité et elle passera au premier plan. »
« Toute cette situation n’est pas idéale, mais nous sommes l’un des seuls grands Championnats du Monde de sports mécaniques à avoir commencé, tout comme la Moto2 et la Moto3. La première manche du WorldSBK ayant été très serrée, les courses seront spectaculaires tout au long de la saison dès lors que nous reprendrons. »
Source et photos © Wsbk.com / Dorna