Dorna est un promoteur qui préside aux destinées non seulement du MotoGP mais aussi du WSBK. Si la première catégorie citée donne satisfaction en matière d’intérêt et de popularité, la seconde n’arrive pas à sortir de son marasme. La compétition y est pourtant à suivre avec des constructeurs tout autant engagés tandis que les hommes de Carmelo Ezpeleta ne manquent pas d’imagination pour égayer les meetings. Mais rien n’y fait. Alors se profile à l’horizon une solution radicale. La voici…
C’est un fait désespérant. Les efforts de Dorna pour accroître l’attrait de la Coupe du monde de Superbike pour le spectateur ne produisent pas les effets escomptés. Pire, en 2019, la fréquentation des circuits WSBK a diminué de 12% par rapport à la saison précédente avec un total de 627 823 spectateurs, laissant des gradins semi-déserts sur des circuits tels que Jerez, Assen ou Aragón. Des sites qui restent proches du plein absolu lorsqu’ils reçoivent le MotoGP.
L’organisateur du championnat a tout essayé : il a ajouté une troisième course, il a recherché une égalité maximale par le biais des règlements techniques, il s’efforce d’amener les pilotes MotoGP à se recycler en Superbike, à ouvrir le paddock à tout le public… Cependant, le WSBK ne décolle pas au niveau des médias, un écueil dans les négociations que Dorna tient chaque année avec les promoteurs de chaque rendez-vous.
En 2020, le mondial Superbike ne visitera que trois circuits hors d’Europe (Phillip Island, Losail et Argentine), laissant de côté des marchés commerciaux très puissants comme l’Asie ou l’Amérique du Nord, une formule inverse à celle du MotoGP, qui chaque année cherche plus de destinations en dehors du continent européen.
Pour cette raison, selon Speedweek.com, Dorna envisage d’introduire un nouveau championnat parallèle au Championnat du monde de Superbike qui s’appellerait Superbike Production. Une formule qui combinerait cinq manches du WSBK avec cinq courses du Championnat du monde d’Endurance pour donner vie à un championnat totalement révolutionnaire à ce jour.
Le WSBK et le FIM EWC suivraient leur parcours habituel indépendamment, mais avec un changement : toutes les usines inscrites au Championnat du monde de Superbike seraient obligées de faire également cinq courses en Endurance avec leurs pilotes titulaires (Jonathan Rea, Álvaro Bautista, Toprak Razgatlioglu, Tom Sykes, …) utilisant, bien entendu, des motos adaptées à la discipline FIM EWC. Un changement relativement simple si l’on considère que ce championnat utilise déjà un règlement technique très similaire au WSBK, y compris les modèles approuvés pour concourir.
Les seules courses de la Coupe du Monde d’Endurance qui n’entreraient pas dans ce championnat de production Superbike seraient celles d’une durée de 24 heures, à savoir Le Mans et Bol D’Or. Cela obligerait le FIM EWC à étendre son calendrier actuel de cinq épreuves à sept, accueillant deux nouveaux circuits avec des courses programmées de 8 heures comme Suzuka, Sepang et Oschersleben.
Selon les informations révélées par Speedweek, Dorna a déjà contacté Liberty Media pour explorer cette possibilité en 2021. Ce géant américain des affaires, connu pour avoir acheté les droits de la Formule 1 pour plus de 4 milliards de dollars, contrôle également Eurosport et Eurosport Events, sa filiale chargée d’organiser plusieurs championnats dont le Championnat du Monde FIM d’Endurance.
L’idée est qu’Eurosport fournirait une couverture complète à ce nouveau championnat Production Superbike similaire à ce que d’autres médias tels que Sky Sport ou DAZN font pour le Grands Prix, multipliant ainsi les possibilités d’atteindre plus de public et, par conséquent, de faciliter l’entrée de nouveaux sponsors.
L’évolution de ce projet prometteur qui pourrait révolutionner deux championnats, le WSBK et le FIM EWC, qui sont encore loin de montrer le succès du MotoGP, véritable roi de la moto au niveau médiatique, devra être suivie de près…