Jeudi dernier a été publié le calendrier provisoire du Championnat du monde Superbike 2022. Jerez ne figure plus dans la liste, et cela n’a pas manqué de créer un tollé dans la ville andalouse. L’explication tient en un chiffre, 700 000 euros…
A l’exception de 2018, le Circuito de Jerez – Ángel Nieto a accueilli sans interruption le Mondial des motos dérivées de la série depuis 2013. Ces dernières années, le contrat qui liait la CIRJESA (Circuito de Jerez SA) et le promoteur du championnat était inclus dans un package comprenant également le Grand Prix d’Espagne MotoGP.
Cela est maintenant arrivé à échéance et, du coup, la vice-présidente de CIRJESA, Laura Álvarez a expliqué que le championnat du monde Superbike ne passera pas par le Circuito de Jerez en 2022 car c’est une course qui a généré des pertes de 700 000 euros dans les comptes déjà malmenés de la CIRJESA.
« Maintenant que nous n’avons plus cette obligation, la vérité est que cette course a produit un déséquilibre de 700 000 euros dans les comptes du Circuit parce qu’elle n’est pas viable économiquement : Les dépenses sont très importantes et les revenus des billets sont minimes. Nous avons approuvé un plan de viabilité et nous y avons conditionné que nous continuerions à maintenir le Superbike tant que les autres administrations publiques compenseraient économiquement le coût pour le Circuito de Jerez. Ni la Junta de Andalucía, ni la Diputación, ni les sponsors privés ne soutiennent l’événement, et la mairie ne peut pas payer seule un événement qui est déficitaire pour les comptes de Cirjesa. Après tout, nous sommes une entreprise publique qui donne des résultats à la fin de l’année, et dans le plan de viabilité approuvé par tous les conseillers, la course était conditionnée au cofinancement et au rééquilibrage économique par le parrainage privé ou l’entrée d’autres administrations publiques. Nous devons nous orienter vers des événements qui sont économiquement rentables et la rentabilité doit être recherchée soit parce qu’il y a un sponsoring privé ou un soutien des administrations publiques, soit parce que les événements eux-mêmes sont bénéfiques pour les comptes. C’est une question de responsabilité. Toutes les administrations ont été informées, nous avons travaillé avec des sponsors privés, mais d’une année sur l’autre, il est très compliqué de couvrir les dépenses générées par les courses de Superbike. »
Sont donc particulièrement visés, la Junta de Andalucía
(Gouvernement d’Andalousie) et la Diputación (Parlement provincial)
bien que ce dernier ait déjà accordé une subvention de 200 000
euros en 2021. « Il suffit de voir ce que la Comunidad
Valenciana apporte à son circuit et ce que la Diputación Valenciana
apporte à la Cuna de Campeones. C’est sans commune mesure.
»
Les réactions politiques à la perte du championnat du monde de
Superbike à Jerez ne se sont pas fait attendre et le Partido
Popular a immédiatement blâmé la mairesse de la ville,
Mamen Sánchez, qu’il attaque « pour avoir
laissé échapper l’une des courses du championnat du monde de
Superbike, l’une des grandes réussites pour Jerez que le
gouvernement PP au conseil municipal a réalisé en 2013. Le
championnat du monde de Superbike a été une grande source de
promotion, d’occupation hôtelière et de richesse pour Jerez au fil
des ans, une ville de Jerez qui perd aujourd’hui
une épreuve en raison de l’incapacité du PSOE de Mamen Sánchez à
renouveler l’accord pour que le Circuito de Jerez accueille
l’événement, comme les années précédentes. Une fois de plus, Jerez
est perdante en raison du manque d’incapacité et de travail du PSOE
de Mamen Sánchez, qui va déjà perdre des épreuves du championnat du
monde de MotoGP dans les 5 prochaines années et qui perd maintenant
aussi la chance d’accueillir le championnat du monde de
Superbike. »
Mais là, sans même tenir compte des effets de la pandémie sur la présence du public, on entre dans les méandres des jeux politiques qui ne nous concernent peu…
Ce qui est certain, c’est que la région de Jerez ne dispose pas des mêmes richesses que les provinces de Barcelone et Valence, et que Mamen Sánchez, la maire de Jerez, si elle contribue déjà aux finances du circuit, n’a pas voulu boucher le trou de 700 000 euros laissé par la manche Superbike.
Sans Superbike, Jerez accueillera donc seulement le Grand Prix
d’Espagne MotoGP en 2022, puis en 2023 et 2025, mais pas en 2024 ni
sans doute en 2026.
Il y a peut-être là aussi une explication partielle à la volonté
légitime d’être prudent dans les comptes financiers du circuit…
A voir aussi : Les débuts des courses à Jerez
Source : Diario de Jerez