de la manche britannique du Championnat du Monde WorldSBK Superbike Toprak Razgatlioglu
Par Paolo Gozzi / Corsedimoto.com
Il n’y a pas eu d’histoire en Superbike : Toprak Razgatlioglu remporte la dernière manche à Donington, cerise sur le gâteau d’un nouveau week-end de dictateur. Trois victoires sur trois, comme à Misano, voire plus. Car dans les montées et les descentes britanniques, la domination technique du pilote et de la moto a semblé bien plus écrasante que ce qui avait été apprécié sur la piste d’essai de Ducati. Cela fait sept courses gagnées d’affilée, en ajoutant la course 2 à Assen à la liste. Dans la matinée, Toprak avait mis sous sa coupe la course Sprint, accordant à Nicolò Bulega lui-même un espoir d’un tour et demi. Le championnat du monde franchira la moitié de son parcours la semaine prochaine à Most (République tchèque), mais pour l’instant, on ne voit pas qui et quoi pourrait briser cette série sans appel. Le dominateur turc a quelque peu refroidi l’enthousiasme qui avait animé le début du championnat. Qu’un géant comme BMW gagne fait le jeu du « système », mais le spectacle, le défi technique et la rivalité entre pilotes se sont évaporés.
Bulega vs Bautista, le passage de témoin ?
Cette fois, le « Best of the Rest » était un Nicolò
Bulega redoutable, qui fait chaque fois oublier qu’il est un
débutant dans la catégorie reine. En termes d’âge, de contrat déjà
renouvelé et de performances, le Romagnol de 25 ans devient de plus
en plus le meilleur pilote du département Superbike de Ducati. Le
champion du monde en titre Alvaro Bautista a pris
la cinquième place cette fois-ci, mais au-delà du terrain qu’il
perd au classement, ce sont de petits signes qui font pencher la
balance de plus en plus du côté de « Bulegass ».
L’Espagnol a chuté à Goddard dans le tour d’alignement et les
techniciens d’Aruba Racing ont dû faire un demi-miracle sur la
grille pour remettre la Panigale V4 R sur les rails. Alvaro
Bautista n’a pas pris un grand départ et la remontée s’est
arrêtée loin du podium.
Toprak se moque
Lors du tour de célébration de la course 1, le Turc s’est arrêté le
long de la piste, répétant le sketch des policiers que
Valentino Rossi avait inventé au Mugello 2022.
Cette fois, au même endroit, il s’est moqué de Ducati, qui avait
exprimé son mécontentement sur la position du siège de la M1000RR,
jugée irrégulière. BMW peut utiliser des pièces de moteur et de
châssis non homologuées, elle ne gagnera sans doute pas pour la
selle. Que les Allemands s’arrachent tout le monde avec un tel
avantage ne plaît pas à la marque italienne. Cette dernière n’a
aucune chance de réagir, car les règles elles-mêmes ne lui donnent
pas la liberté d’intervenir techniquement. En Superbike, il y a
souvent eu des séries de victoires, et la domination de Toprak
n’est pas une exception. Mais c’est la facilité avec laquelle il
bouscule tout le monde qui est un peu déconcertante.
Prochaine étape : Most
Après des mois d’affrontements raréfiés, le Championnat du Monde
Superbike vit une période agitée. Après Donington, les équipes et
les pilotes se rendront à Most, en République tchèque. Un circuit
étroit, mais avec des sections et des virages très rapides : ici,
BMW a été fort, même dans les périodes sombres, et encore plus
maintenant qu’il a le tigre turc dans le moteur. Pour Ducati, c’est
un mois de juillet de passion qui s’annonce. Most clôturera la
mi-saison et marquera également le « chekpoint 3 », qui
pourrait modifier les règlements techniques actuels qui permettent
à BMW, Kawasaki et Honda d’utiliser des pièces de moteur et de
châssis non homologuées. Le conditionnel est de rigueur, car les
décomptes sont effectués en tenant compte des performances en
course des deux meilleurs pilotes par marque. Tant que seul
Toprak Razgatlioglu est en pleine forme, BMW peut
dormir sur ses deux oreilles…
