WSBK Donington, Rea et Razgatlioglu à l’unisson : "c'est putain impossible de suivre Bautista"

Cette course 1 à Donington était attendue pour être révélatrice de bien des choses dans un championnat WSBK mitonné à l’étouffée par Alvaro Bautista sur sa Ducati. Car jamais la marque de Borgo Panigale n’avait gagné dans ce jardin anglais qui n’est pas le plus apprécié par le Champion du Monde en titre. L’occasion d’un sursis face au couple pilote-machine qui a remporté jusque-là toutes les compétitions sauf une seule cette année ? On y a cru lors des cinq premiers tours. Et puis la machine à broyer l’adversité s’est mise en route …

Alvaro Bautista s’est d’abord laissé faire, à observer et jauger, avant de prendre son rythme. Comme un félin jouant avec sa proie le fortiche espagnol sur l’excellente italienne a vite éteint l’espoir de voir « la course de l’année » en WSBK. Le Champion du Monde a attaqué où il le voulait, quand il l’avait décidé pour prendre la poudre d’escampette et laisser à l’arrivée, comme depuis le début de l’année, des miettes à ses collègues. Qui s’appellent tout de même Toprak Razgatlioglu et Jonathan Rea.

Deux grands noms qui ne sont pas du genre à se laisser ainsi bahuter sans rien dire. Les mots à l’arrivée de l’officiel Kawasaki, et quand même sextuple titré, ne laissaient aucun doute sur ses sentiments au terme de ce samedi sur ses terres : « c’est putain impossible de le suivre. Quand il a dépassé Toprak, je pensais qu’il riposterait ensuite à la chicane. Mais quand je les ai revus dans la ligne droite, c’était à des kilomètres. Comment une telle chose peut-elle être faite ? C’est impossible. Ce qui est incroyable, c’est qu’il n’a pas usé le pneu arrière ».

**« L’année dernière, la moto de Bautista n’était pas si rapide, maintenant je suis presque choqué »**

En Course 1 à Donington, le pilote Kawasaki a conquis son 150e podium du WorldSBK, une amère satisfaction en tout cas au vu du déroulement de la course : « avec Toprak devant je me sentais à l’aise, puis Alvaro est arrivé et le rythme s’est accéléré. J’ai essayé de donner plus, de freiner à la limite et j’ai peut-être un peu exagéré. Il y avait beaucoup d’adhérence, la traction arrière était bonne mais la moto poussait dans les virages et si j’avais tiré à nouveau sur le frein avant, j’aurais chuté. Nous avons besoin d’un peu plus de marge de manœuvre » réclame Jonathan Rea sur crash.net.

Du côté de la Yamaha, l’ambiance n’était pas plus festive … « Le début de course a été positif et j’ai apprécié. Après cela, j’ai essayé de rattraper Bautista, mais c’était impossible car il avait une accélération incroyable sur toutes les courtes lignes droites. Pour moi c’était impossible de le dépasser, car l’écart d’accélération est trop important. L’année dernière, sa moto n’était pas si rapide, maintenant je suis presque choqué. S’il gagne encore demain et à Imola, le championnat sera facilement à lui ».

Le pilote de l’équipe Pata Yamaha Prometeon ne peut pas être satisfait de la façon dont cela s’est passé : « je ne suis pas content, parce que l’année dernière j’ai gagné trois courses ici. J’espère que demain nous pourrons nous améliorer afin de pouvoir nous battre pour la victoire. Alvaro est rapide, mais Ducati a beaucoup amélioré la moto. Les marques japonaises ont besoin d’améliorer leurs motos, ce qui vaut aussi en MotoGP » conclut le futur pilote officiel BMW dans la catégorie réservée aux machines issues de la série.