La catégorie WSBK fait l’objet de nombreux débats et autres commentaires qui trahissent une question de légitimité face au MotoGP. Pourtant, les choses sont simples : il ne s’agit pas du même monde ni des mêmes impératifs. Il convient donc de revenir à une réflexion plus terre à terre, à l’instar de l’approche pragmatique du patron de Ducati, Claudio Domenicali…
Le WSBK a été bien utile dès le début de son existence à une usine Ducati qui a ainsi pu écrire ses lettres de noblesse au plus haut niveau de la compétition alors que la marque n’était pas encore celle que l’on connait aujourd’hui, avec l’appui d’Audi. Si le blason de Borgo Panigale attend depuis 2007 un deuxième titre mondial dans la catégorie MotoGP, les deux derniers titres du Championnat du monde Superbike remontent aussi à un bon moment. En 2008 par Troy Bayliss a ramené la couronne et en 2011 Carlos Checa a fait de même. Ces deux titres ont été collectés sur la Ducati 1098.
Mais depuis l’an passé, les Italiens ont une nouvelle arme : la Panigale V4 R. Elle a remporté 17 courses, mais toujours pas de championnat. Claudio Domenicali la présente ainsi : « la V4 R est assez similaire aux machines MotoGP, mais principalement en termes d’inspiration », a déclaré le patron de Ducati. « Si vous regardez le moteur, vous avez le même rapport alésage-course et la même cylindrée, soit 1000cc. Mais le moteur Panigale se distingue par une conception complètement différente. La V4 R est une moto que vous pouvez acheter à un prix relativement raisonnable. Pour un montant qui vous permettrait d’obtenir une voiture de milieu de gamme, vous obtenez une moto de 221 chevaux. »
« C’est la même technologie et le même concept que pour le Championnat du Monde MotoGP. Mais c’est plus terre à terre. Néanmoins, nous avons un logiciel haute performance sur cette moto avec un contrôle de traction de première classe, qui provient directement du MotoGP. Mais le logiciel ne coûte rien dès que vous l’avez développé. L’électronique du Panigale V4 standard n’est pas si sophistiquée. Le Championnat du Monde Superbike bénéficie donc du MotoGP. Parce que vous avez là une bonne base pour le développement d’une moto très compétitive, comme pour notre V4 Superbike. Néanmoins, le prix de la machine de série reste gérable. »
Un constat qui l’amène à une considération générale sur le Superbike : « le MotoGP est entièrement tourné vers les prototypes et donc très cher, même en course. Le Championnat du Monde Superbike peut toujours être financé à un coût raisonnable. C’est pourquoi je n’ai rien à redire sur le WSBK. Je ne vois aucun problème avec cette série. Nous devons considérer ces deux championnats séparément, en termes de pilotes, de pistes de course, de technologie et de coûts. »
En 2020, c’est Scott Redding et Chaz Davies qui défendront les couleurs de Ducati en WSBK. la saison s’ouvrira à Phillip Island à la fin de ce mois de février.