Les fans allemands commencent à peu apprécier qu’alors que Sandro Cortese (Champion du Monde de Moto3 en 2012, puis en Supersport en 2018) se retrouve à pieds, tout comme l’équipe Kiefer Racing (Championne du Monde avec Stefan Bradl en Moto2 et Danny Kent en Moto3), et que BMW expulse Markus Reiterberger de son équipe officielle en Championnat du Monde Superbike pour le remplacer par Eugene Laverty.
Sans oublier le très populaire outre-Rhin Philipp Öttl, fils d’un célèbre pilote de Grands Prix allemand, qui doit définitivement quitter les GP pour s’orienter vers le Championnat du Monde Supersport, chez Kawasaki Puccetti Racing.
BMW n’a pas été insensible à la critique, et Markus Reiterberger a été nommé en endurance sur la S 1000 RR aux dernières 8 Heures de Sepang, avec le Français Kenny Foray (hélas forfait sur blessure) et l’Ukrainien Illya Mykhalchyk. La BMW y a superbement terminé troisième, ce qui lui vaut actuellement (et pour la première saison du team officiel) d’occuper la deuxième place du classement général provisoire avec 64 points, derrière le SERT (79).
Ne serait-il pas intéressant pour BMW d’avoir un pilote allemand dans l’équipe mondiale de Superbike ? « L’origine n’a pas d’importance », explique le directeur général Markus Schramm.
BMW peut-il imaginer donner une chance à Sandro Cortese dans le futur ? « Cela dépend beaucoup des résultats », commente Marc Bongers, directeur de BMW Motorsport.
Avec Markus Reiterberger, BMW avait une présence allemande dans l’équipe l’année dernière, mais les résultats n’ont pas été suffisants pour une deuxième année. « Ce n’était certainement pas une décision facile. Nous y avons réfléchi et en avons discuté longtemps car Markus Reiterberger est lié à BMW et BMW est lié à Markus Reiterberger. Il n’y a aucun doute à ce sujet. Mais dans le sport de haut niveau, les résultats comptent », explique Markus Schramm.
« Pour nous, l’effet marketing (d’un pilote allemand) n’est pas au premier plan. De telles considérations n’ont pas joué un rôle dans la prise de décision. BMW est une entreprise mondiale », souligne Schramm. « Nous avons 100 nations dans notre entreprise. »
« Nous ne parlons pas de « Made in Germany » quand nous parlons de BMW, mais de « Made by BMW ». C’est la même chose dans le Championnat du Monde Superbike. Nous essayons de réunir l’équipe la plus forte et la nationalité n’est absolument pas décisive ».
« Markus restera dans la famille BMW », indique le directeur sportif Bongers, qui souligne le passage de Reiterberger au Championnat d’Asie (Asian road Racing Championship). « Il a fait un travail important en développant la Superbike. »
Championnat national médiocre, donc avenir moyen pour les pilotes
Il n’y a actuellement aucun pilote tentant de sortir de l’IDM pour se qualifier en Championnat du Monde Superbike. Les espoirs du Superbike viennent principalement du BSB. Ceci est également dû au règlement du championnat britannique.
« Nous avons constaté qu’il y a un très grand nombre de pilotes britanniques dans le Championnat du Monde Superbike. Le Championnat britannique de Superbike est une série très forte car elle est techniquement très proche des règlements du WSBK. En Allemagne, la course est au niveau du Superstock » compare Bongers. « Il est devenu évident ces dernières années que les pilotes issus des séries stock ne s’en sortent pas aussi bien ».
Photos © BMW Motorrad WorldSBK Team