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BMW

Le Championnat du Monde Superbike 2025 a jeté une ombre sur BMW avec des changements de règlement qui résonnent comme un coup de frein brutal. Chris Gonschor, le directeur technique de BMW, compare cette décision à un joueur de football qui marque un but, puis s’en voit retirer le mérite par la VAR …

Le constructeur allemand BMW Motorrad exprime son mécontentement face à la récente modification du règlement technique du Championnat du Monde Superbike, qui l’empêche d’utiliser un châssis développé grâce aux concessions obtenues en 2023.

Les modifications apportées au règlement technique du Championnat du Monde Superbike 2025 ont des répercussions majeures pour BMW, et pas des plus favorables. Chris Gonschor, directeur technique de l’équipe BMW Motorrad WorldSBK, exprime son désaccord avec ces changements, qu’il juge insuffisamment réfléchis. Selon lui, ces ajustements risquent de compromettre les progrès réalisés par le constructeur allemand au cours des dernières saisons.

Après des résultats décevants, BMW avait obtenu l’autorisation d’utiliser des pièces de « super concession » à partir de 2023. Ces modifications, notamment au niveau du châssis, ont permis à la marque de réaliser une spectaculaire remontée. Avec Toprak Razgatlioglu aux commandes, BMW a enchaîné les victoires : le Turc a remporté 18 courses sur 30, établi un record de 13 victoires consécutives, et décroché son deuxième titre mondial en 2024. Une performance historique qui a propulsé BMW au sommet du Championnat Superbike.

Cependant, l’introduction d’un nouveau modèle d’homologation, la M1000RR 2025, a semé le doute. Initialement, il semblait que BMW pourrait continuer à utiliser son châssis modifié, conformément au paragraphe 2.4.3.1, section F5 du règlement 2024. Ce texte stipulait que les super concessions pouvaient être conservées si les pièces concernées ne subissaient pas de changements significatifs dans la nouvelle homologation. BMW estimait que cela s’appliquait à son châssis.

Avec la M1000RR 2024, Toprak Razgatlioglu a remporté 18 courses et le titre de champion du monde

Chris Gonschor, BMW : « si je supprime la composante compétitive, je reviens en 2023 »

Mais le règlement a été modifié pour 2025, et une phrase supplémentaire a été ajoutée au paragraphe F5. Désormais, les super concessions ne sont valables que si le constructeur continue à bénéficier de concessions – ce qui n’est plus le cas de BMW. Résultat : le constructeur allemand devra utiliser le châssis standard de la nouvelle M1000RR, une décision que Chris Gonschor qualifie d’« illogique ».

« Des concessions sont faites pour améliorer un composant qui n’était pas compétitif », explique Gonschor sur Speedweek. « Nous l’avons démontré en 2023. Nous avons ensuite pu modifier ce composant en utilisant des pièces de concession, ce qui a donné lieu à une moto compétitive. Ensuite, nous sommes devenus champions du monde. Si je supprime ensuite la composante compétitive, je reviens en 2023. L’argument selon lequel vous êtes devenus champions du monde et que vous n’en avez donc plus besoin signifierait techniquement que le problème est résolu. Mais le problème ne peut être résolu qu’avec ce composant précis. »

Gonschor souligne également l’importance du facteur humain dans cette équation. Toprak Razgatlioglu, ancien pilote d’usine Yamaha, a joué un rôle clé dans le succès de BMW. Mais le directeur technique insiste sur le fait que l’objectif est de rendre la moto compétitive pour plusieurs pilotes, pas seulement pour un seul. « Mon objectif est toujours le même : je veux améliorer la moto dans son ensemble et l’amener à un niveau tellement compétitif que plusieurs pilotes puissent utiliser cette moto pour monter sur le podium et concourir pour les victoires. Et cela nécessite une ou deux modifications du produit ; dans notre cas, c’était le cadre. Sans cadre, nous ne pouvons pas repartir de zéro, c’est utopique. »

Le promoteur Dorna, ainsi que certains concurrents, affirment que BMW était au courant des changements réglementaires depuis des mois. Mais Gonschor rétorque que ces discussions n’étaient pas formalisées et ne justifiaient pas une réaction immédiate. « Si vous réagissez immédiatement à chaque discussion de la vie par une action, vous vous retrouvez dans le chaos », déclare-t-il. « Nous sommes une entreprise et nous planifions sur le long terme. Nous nous en tenons aux plans du projet avec les machines de production. Mais nous adhérons également à la stabilité réglementaire à long terme. »

Pour BMW, cette situation représente un retour en arrière. Le constructeur devra désormais composer avec un châssis standard, tout en cherchant à maintenir sa compétitivité. Gonschor conclut avec une pointe d’amertume : « nous avons fait un pas en arrière, et il faut d’abord le comprendre. » Reste à voir comment BMW relèvera ce nouveau défi dans un championnat où chaque détail technique peut faire la différence entre la victoire et la défaite.

Christian Gonschor, directeur technique de BMW

 

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