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Triple Champion du Monde Superbike, en 2001, 2006 et 2008 sur Ducati, Troy Bayliss va avoir le plaisir de suivre à la fin de ce mois les débuts de son fils Oli en mondial. Si le fiston a été élevé dans les paddocks, ce ne fut pas le cas de son père qui venait d’une famille sans passion pour la moto. Troy était peintre en bâtiment, quand à force de force de passer devant la concession Kawasaki locale, il craqua un jour pour la magnifique ZXR 750 qui était dans la vitrine, et ses débuts en compétition ne tardèrent pas.

En plus de ses trois titres en SBK, il réalisa deux exploits en Grand Prix. En 1997, alors qu’il était totalement inconnu, il termina sixième du Grand Prix d’Australie 250 cm3 sur une Suzuki hors d’âge de l’Arie Molenaar Suzuki Team néerlandais, à moins d’une seconde du troisième Olivier Jacque. Cela lui valut d’être engagé par Ducati pour représenter la marque en British Superbike (vainqueur en 1999) puis en AMA Superbike aux USA, d’où il fut rappelé d’urgence pour remplacer Carl Fogarty en mondial quand l’Anglais se rompit les ligaments de l’épaule à Phillip Island en 2000.

Son autre exploit eut lieu en 2006 quand, alors qu’il venait de remporter le Championnat du Monde Superbike, il triompha en MotoGP sur Ducati pour son seul GP de l’année à Valence. Il voulait prouver qu’il avait le niveau MotoGP, malgré ce que disait Livio Suppo, alors influant chez Ducati. Bayliss lui dit en public (et en italien) d’aller se faire… etc. Il avait prouvé sa valeur.

Contrairement à son père, Oli Bayliss a connu la course très jeune, essentiellement en dirt track et en motocross. Il a été choisi pour participer au Championnat du monde Supersport en wildcard dans le cadre de la manche d’ouverture du Championnat du Monde à Phillip Island du 28 février au 1er mars.

Le jeune pilote de 16 ans, venu du Queensland, a réalisé cette semaine de bons temps à Phillip Island lors de tests du Championnat australien de Superbike, à bord de sa Yamaha YZF-R6 de l’équipe Cube Racing. Oli recevra dans les prochains jours un moteur amélioré pour le test WorldSSP qui aura lieu quelques jours avant la première manche.

« Je suis très heureux et reconnaissant d’avoir l’opportunité de courir sur le circuit de Phillip Island dans le cadre du Championnat du monde Supersport pour la première manche en tant que pilote wildcard », a déclaré Oli.

« Ce sera vraiment difficile avec la vitesse à laquelle ces gars ont roulé au fil des ans et ce sera une excellente occasion de rouler avec certains des gars les plus rapides du monde et de voir comment je peux me classer parmi eux. »

« Je vais faire deux catégories (ASBK et WorldSSP) donc ça va être un gros week-end et un peu un défi, je vais m’entraîner très dur pour rester en forme. »

« Quand papa courait en Superbike, j’ai grandi avec beaucoup de mécaniciens, qui sont toujours dans le paddock maintenant, ils peuvent m’aider un peu, mais l’essentiel est d’aller là-bas et de se donner à fond. »

« La différence entre ma moto ASBK et celle du World Supersport est d’environ 10 à 15 chevaux, ce n’est pas beaucoup, mais assez pour aller une seconde ou deux plus vite au tour. »

« Avant le World Supersport, je ferai le test officiel à Phillip Island, et il sera amusant de voir à quelle vitesse ils peuvent faire le tour de cette piste (de Phillip Island). »

En tant que père fier et nerveux, Troy Bayliss est également très enthousiaste pour l’entrée en scène de la wildcard d’Oli. « Sa première année sur une 600 en 2019 lui a beaucoup appris, pas seulement sur la course, mais aussi sur la communication avec l’équipe, et sur les changements de réglages à effectuer sur la moto » a déclaré Troy.

« Il s’est vraiment beaucoup amélioré et je pense que le plus grand défi du week-end sera pour Kim (Bayliss, la maman) et moi-même, car nous devrons le regarder deux fois plus souvent en piste. »

« En ce moment, il a vraiment envie de bien faire, il prend du plaisir à courir. »

« Mais quand il est sur la piste, je me sens comme un père normal, car je suis très nerveux et j’ai beaucoup de mal à le regarder. »

« Ce sera sa première course internationale et il est nerveux et excité ; ce sera une expérience et s’il peut marquer quelques points, ce sera encore mieux. »

« Les wildcards ont été très bonnes pour moi dans le passé et cela vous met en face de la scène mondiale et vous ne savez jamais ce que cela peut donner. »

« C’est aussi la première manche du championnat australien et avoir un autre Australien sur la scène mondiale est un peu un bonus (pour les fans et le sport). »

 

Père et fils : Troy et Oli Bayliss en 2015

https://www.youtube.com/watch?v=AXzuymmPBe8

Photos © worldsbk.com.au, mcnews.com.au, Russell Colvin (courtesy of Motorcycling Australia).