WSBK Assen : Aleix Espargaró n’aime pas les courses Sprint mais déteste encore plus le WSS300

Dans le paddock WSBK, il est une discipline qui fait débat et dont la dangerosité a hélas été démontrée par deux accidents tragiques, qui ont eu raison de Dean Berta Viñales et de Victor Steeman. Deux morts en course en moins d’un an dans une catégorie créée pour ouvrir les portes de la haute compétition à la jeune génération, et non celles du paradis. En réaction, Dorna et FIM ont décidé d’interdire l’entrée dans leur sport au moins de 18 ans, pensant sans doute que le décès d’un jeune adulte serait plus supportable que celui d’un adolescent. Mais les causes sont toujours d’actualité, prêtes à produire les mêmes conséquences et à Assen la première manche du championnat WSS300 l’a montré, causant quelques sueurs froides. Un spectacle qui n’a pas du tout plu à Aleix Espargaró.

Le pilote officiel Aprilia n’est déjà pas du genre à se délecter des batailles de chiffonniers engendrées par les courses Sprint en MotoGP alors lorsqu’il regarde depuis chez lui le spectacle des WSS300, il reste médusé. Comme beaucoup. En observant le spectacle offert par les premières joutes de la saison de la catégorie à Assen, son sang n’a fait qu’un tour. L’Espagnol a tenu à exprimer son aversion pour ce type de compétition sur son réseau social : « on continue jusqu’à qu’un autre malheur arrive dans cette maudite catégorie ».

Aleix Espargaró : « on continue jusqu’à qu’un autre malheur arrive dans cette maudite catégorie »

Un point de vue relayé par Todocircuito qui note aussi la réponse de l’ancien pilote Moto3 Efren Vazquez, œuvrant à présent pour KTM : « à 2 dans la chicane à Assen, d’autres dans l’herbe à fond. 6 en parallèle… C’est désespéré. C’est un pilotage dénué de sens. Celui qui est rapide ne peut rien faire car il a d’autres pilotes plus lents derrière lui, mais sans cervelle qui ne vous laisse pas faire ».

Il a également préconisé l’élimination de la catégorie : « cette catégorie devrait être supprimée directement et mettre les R7, celles avec des moteurs bicylindres de 600 cm3 comme la Yamaha R7 Cup ».

Mika Pérez, qui a piloté une SSP300 pendant quatre saisons, est un fin connaisseur de la catégorie. Et lui aussi demande un changement de règlement : « j’espère qu’ils changeront le règlement pour donner plus de puissance, car c’est très difficile pour les pilotes qui ont plus de talent de le démontrer. De plus, le passage au SSP600 est ensuite catastrophique ».

Pour comprendre la situation dans ce peloton, il faut se référer à la mise au point du commentateur de DAZN, Ricard Jové : « ces motos ne sont pas performantes, elles sont lourdes et tout le monde est capable de les pousser jusqu’à la limite et, en fait, de la dépasser. C’est une catégorie non sélective ». L’Espagnol préconise aussi de changer la réglementation : « une SSP300 pèse comme une Moto2, mais avec une puissance de 20 ch de moins qu’une Moto3, avec ça j’ai tout dit ».