Alvaro Bautista a maintenant 37 ans et il s’est dit qu’il était grand temps d’ajouter à son palmarès un second titre mondial, qui compléterait celui acquis en 2006 en Grand Prix 125. Il a donc décidé de retrouver l’usine Ducati dans un WSBK qui est son paddock depuis 2019, une première année où il n’a pas été loin de concrétiser avec la Panigale V4R. Mais il a raté le coche, a rejoint Honda pour un nouveau projet qui n’arrive finalement pas assez vite à maturité malgré deux saisons consommées. L’Espagnol revient donc au point de départ, avec l’expérience de trois campagnes qui lui permet de tirer quelques conclusions, et notamment sur le nouveau Champion du Monde Toprak Razgatlioglu…
Toprak Razgatlioglu est à 25 ans le nouveau patron d’un WSBK qu’il ne quittera pour le MotoGP que si de très bonnes conditions lui sont proposées par Yamaha. L’idée de voir le Turc en Grand Prix est ainsi d’actualité et Alvaro Bautista qui a fait le chemin inverse a analysé ce que le protégé de Kenan Sofuoglu pourrait démontrer en Grand Prix.
Comme point d’appui de sa démonstration, l’Espagnol met en exergue ce qui semble être la carte maitresse du pilote de la R1 : sa façon de freiner. Sur Speedweek, il dit : « Toprak a l’air plus spectaculaire à la télévision que lorsque vous roulez contre lui ». Et il précise : « sur les freins, par exemple, on ne voit que lui, pas sa moto. Vous pensez que personne d’autre ne freine aussi tard que lui. Mais j’ai freiné aussi tard. Je ne dis pas que je suis le meilleur. Mais je devais utiliser les côtés positifs de la Honda pour être rapide. J’ai dû changer mon style de pilotage pour cela. Une courbe ne se compose pas seulement de la zone de freinage. Vous freinez, tournez et repartez ».
Alvaro Bautista : « Razgatlioglu n’est pas plus fort que moi au freinage«
Bautista insiste : « sur le freinage en lui-même, il n’était pas plus fort que moi, mais bien plus spectaculaire. Avec lui, la roue arrière monte toujours en l’air, sa moto bouge beaucoup et il sort même la jambe. Mais finalement il n’est pas à sa limite, c’est juste son style. S’il était plus à la limite, il tomberait plus souvent ». Une approche qui l’amène jusqu’à Marc Marquez… « Il n’a jamais chuté dans les courses à cause d’une erreur de sa part. A Assen, Gerloff l’a fait tomber, à Barcelone c’était la moto, il n’a fait aucune erreur. Est-il toujours à la limite ? Non. Pilote-t-il agressivement ? Oui, très agressif même. Marc Márquez a toujours roulé à la limite et a souvent chuté en conséquence ».
Mais alors, que pourrait donner un Toprak Razgatlioglu pilote de MotoGP ? Alvaro Bautista est optimiste sur le résultat : « le niveau des pilotes est également très élevé en WSBK. En MotoGP, il y a peut-être quatre ou cinq meilleurs pilotes absolus. Un pilote de haut niveau dans le Championnat du Monde Superbike peut également se battre pour les 5 premières places en MotoGP », termine celui qui va attaquer sa quatrième année dans le championnat réservé aux motos issues de la série.