On le sait, cette année sera l’année zéro d’une catégorie Supersport qui entrera dans son monde d’après, pour coller à un marché qui ne fait plus la part belle aux sportives équipées d’un quatre cylindres cubant 600 cc. Après la domination de Yamaha ces dernières années, la catégorie s’apprête à devenir l’une des plus disputées au monde avec le retour de certains constructeurs et l’arrivée de nouvelles motos. Ils seront cinq sur la grille, sans oublier Suzuki et Honda qui ont homologué certains modèles. Avec des mécaniques et des poids différents, un règlement a été mis au point pour équilibrer les forces. Mais alors que tout reste à prouver sur la piste, un épouvantail est déjà identifié et il s’agit de la Ducati 955 Panigale V2…
La parité se voudra le maître-mot de ce WorldSSP totalement bouleversé. La FIM a introduit un règlement qui devrait permettre au bicylindre Ducati d’officier aux côtés des trois cylindres Triumph et MV Agusta et des quatre cylindres Yamaha et Kawasaki. L’expérience des saisons passées a été utilisée par la FIM pour trouver la meilleure façon de permettre à chaque constructeur de jouer sur un même pied d’égalité.
Cependant, c’est bien Ducati qui fait déjà peur. La marque comptera sept Panigale V2 sur la grille, faisant de la bicylindre la moto la plus convoitée de la catégorie. La version stock développe 155 chevaux, mais son régime sera limité par rapport aux autres constructeurs en raison de son architecture bicylindre et devrait plafonner à environ 11 000 tr/min. Avec des vainqueurs bien connus comme Federico Caricasulo (Althea Racing) et Rafaele De Rosa (Ducati Orelac Racing VerdNatura) fer-de-lance de leur structure respective, la machine italienne devrait se battre rapidement en tête du peloton. Nicolo Bulega, transfuge du Moto2, fait quant à lui son entrée en Supersport avec le soutien de l’équipe Aruba.it Racing WorldSSP. Quant au rythme de la Ducati, il a déjà été prouvé qu’il était déjà de mise lors des récents test à Portimão avec Bulega, qui a tourné plus vite que la pole établie par Jules Cluzel (GMT94 Yamaha) l’an passé.
Les Ducati Panigale V2 seront bien pilotées et bien gérées
La menace se précise donc et s’est encore un plus affirmée avec la présentation de la Panigale V2 d’un team Althea de retour. En 2011, l’équipe Althea avec le pilote Carlos Checa a conquis le dernier titre mondial pour Ducati en Superbike. « Le nouveau championnat du monde Supersport est la bonne catégorie pour nous tester de la manière que nous aimons le mieux : l’expérience et les compétences personnelles au lieu de la technologie et des fonds illimités », a déclaré le patron Genesio Bevilacqua. « L’objectif des courses de motos de série est le supersport et nous voulons être les protagonistes de la « nouvelle génération » tout de suite. Nous voulons l’aborder avec une certaine aisance, mais aussi avec le professionnalisme qui nous a toujours distingués. Nous avons sélectionné le bon défi, le bon pilote et les bons partenaires et sommes convaincus que nous pouvons ramener l’ADN d’Althea Racing sur la piste ».
L’offre d’Althea a surpris Caricasulo, mais il a immédiatement sauté dessus. Les premiers essais routiers sont déjà terminés. « Les premiers essais ont confirmé que j’avais fait le bon choix. La moto est belle et je me sens déjà chez moi », a déclaré l’Italien. « J’espère pouvoir rendre Genesio Bevilacqua et les garçons fiers de moi ».
Ce nouveau Supersport inquiète une marque Yamaha qui était la force dominante de l’ancien. Championne WorldSSP ces cinq dernières années, la marque d’Iwata comptera toujours sur sa YZF-R6. Bien que la Ducati ait un moteur plus puissant, la Yamaha est agile et les équipes disposent de nombreuses données qui pourront leur donner un avantage. La Yamaha du team Ten Kate répondra à l’appel avec Dominique Aegerter, lequel remet son titre en jeu. Le quatre cylindres de la R6 devrait tourner à 16 400 tr/min. Avec Jules Cluzel et Lorenzo Baldassarri au guidon, on peut s’attendre une fois de plus à voir la Yamaha se défendre bec et ongles contre cette nouvelle génération.
