Le pilote italien a réalisé la bonne opération du weekend à Misano, où il a signé ses premiers podiums de l’année, dont deux victoires.
Il suffit parfois d’un rien pour obtenir un déclic. Dans le cas de Michael Ruben Rinaldi, le fait d’évoluer à domicile, à peine à cinq kilomètres de sa ville natale de Rimini, a sans doute joué dans le niveau de performance de l’Italien ce weekend.
Le pilote Ducati partait pourtant de loin, après un début de saison calamiteux, avec comme meilleurs résultats jusqu’ici deux cinquièmes places, là où dans le même temps son coéquipier Scott Redding s’était déjà imposé à deux reprises. Mais le numéro 21 s’est fait violence et a sonné la révolte sur le circuit Marco Simoncelli de Misano. Cela s’est tout de suite vu lors des essais libres, lorsqu’il a réalisé le meilleur chrono des FP2 et FP3. Et même si la Superpole n’a pas apporté un aussi bon résultat qu’escompté – la quatrième place sur la grille – le Transalpin avait lancé un signal fort à ses adversaires : Il allait falloir compter sur lui ce weekend.
Cela s’est vérifié lors des deux premières courses, qu’il a parfaitement gérée pour s’imposer face à Toprak Razgatlioglu et Jonathan Rea. Avec une aisance retrouvée au guidon de sa machine, bien aidé par toute la puissance du bloc Ducati, Rinaldi s’est ainsi montré intraitable lors des deux premières épreuves disputées sur la côte de l’Adriatique.
Lucidité lors de la Course 2
Paradoxalement, c’est lors de la seule course dont il a pris le départ depuis la pole-position – on rappellera que les trois premières lignes de la grille de la Course 2 sont déterminées par les résultats de la Course Superpole – que le pilote Ducati s’est montré le moins fringant.
Face à un Razgatlioglu bien décidé à aller chercher sa première victoire, Rinaldi a dû se concentrer pour sa part à contre les velléités de Rea. Et même s’il a affiché un meilleur rythme en fin d’épreuve, le mal était fait et il ne lui était plus possible de rattraper le leader turc. « Aujourd’hui Toprak a fait un excellent travail », a-t-il reconnu après coup au micro du site officiel du Superbike. « J’ai fait de mon mieux, mais aujourd’hui j’ai failli partir à la faute en essayant de le rattraper, donc je me suis dit qu’une deuxième position c’était toujours mieux qu’un accident. »
On le voit l’Italien, au-delà de sa pointe de vitesse retrouvée, a également su faire preuve de lucidité. Le fait de renouer avec la victoire (son dernier succès remontait à la Course 1 en Aragón l’an dernier) devrait aussi être de nature à lui faire regagner un niveau de confiance suffisant pour se battre aux avant-postes lors des prochaines manches.
Les entrées de virages, point faible de la Ducati
Malgré les progrès indéniables accomplis sur sa Panigale V4R, Rinaldi a su néanmoins isolé un secteur qui fait encore défaut pour pouvoir jouer la victoire sur une base plus régulière : le comportement de sa machine en entrée de virage. « Je me sens mieux en termes de confiance avec la moto », reprend-il, avant de nuancer. « Mais je ne peux pas dire encore que nous sommes à 100% de nos capacités avec la moto. Il y a encore une marge de progression en entrée de virage, et d’ailleurs si vous regardez, Toprak est bien plus rapide que nous dans ce secteur. Nous devons donc progresser dans ce domaine, mais cela n’occulte pas le fait que nous avons réalisé un bond en avant par rapport aux premières courses. »
Un bond en avant qui se traduit également par un saut au classement du championnat : le pilote Ducati, qui ne capitalisait que 25 points à l’approche du weekend à Misano, a plus que triplé son total, avec une remontée de la dixième à la cinquième place à la clé. Reste donc à savoir s’il ne s’agissait que d’un feu de paille sur ses terres, ou bien si l’Italien sera en mesure de renouveler ce type de performance lors des prochaines manches. Réponse à Donington, dans trois semaines.