Le week-end dernier, la première manche du championnat américain MotoAmerica se tenait à Austin, en même temps que les MotoGP.
Deux de nos pilotes, Sylvain Barrier et Valentin Debise y affrontaient leurs concurrents d’outre-Atlantique, le premier en Superbike, le second en SuperSport.
Nous suivons plus particulièrement le second après l’avoir côtoyé pendant des années en Grands Prix et avoir même géré une de ces saisons en championnat de France FSBK.
Vous pouvez d’ailleurs retrouver ici tous ses comptes-rendus de son aventure américaine que nous nous faisons un plaisir de relater en premier.
Après avoir débuté sa saison 2017 en participant au Daytona 200 (voir ici), Valentin Debise était donc au Texas pour en découdre, au guidon de sa Suzuki, avec ses deux éternels frères ennemis au guidon de leurs Yamaha : on prend les mêmes, et on recommence !
Valentin Debise : » C’est vraiment sympa d’avoir pu faire notre week-end de course en même temps que le MotoGP. Ça nous permet d’avoir plus de visibilité sur le championnat. Et également de revoir les copains qui trainent dans le paddock des GP. Le seul petit bémol, ce sont nos horaires qui ont été chamboulés comme l’an passé. On passe forcément au second plan face à eux. On a eu une séance d’essais libres le jeudi, une qualification le vendredi, et un warm-up à 8h du matin le samedi pour courir notre unique course l’après-midi à 16h. Autant vous dire que mes journées me semblaient interminables (je n’aime pas ne rien faire).
Il était difficile de gérer la façon d’aborder les séances d’essais. On a eu très peu de temps, et donc on n’avait pas droit à l’erreur. J’avais pas mal de réglages à essayer pour gommer les défauts de la moto sur ce circuit. Cette moto s’y comporte de façon différente en comparaison à tous les autres pistes de l’année. Le but était de commencer les premiers tours sur le même rythme qu’il y a trois semaines. En deux tours, j’étais dans le même dixième… A partir de là, au lieu d’essayer tous les pneus un par un comme je fais d’habitude, j’ai plus pris le temps d’essayer les différents set-up. J’étais content de la moto en général, malgré encore un manque de puissance comparé à mes concurrents. On a progressé. Ma moto est plus rapide que l’an dernier, mais les autres ont aussi fait un bond en avant ! C’est la compétition, vous me direz… Je partirai deuxième à la course.
J’étais assez excité de prendre le premier départ de l’année du championnat. C’est toujours en sentiment agréable d’être sur la grille de départ, prêt à en découdre. Les essais, c’est bien, mais je suis là pour prendre des départs, c’est la finalité de tout le travail effectué. La température ayant baissé de 15 degrés au sol, je décide de partir avec le pneu medium à l’arrière qui sera moins performant, mais qui tiendra toute la course. L’an dernier, j’avais fais l’erreur de partir avec le soft alors que la piste était à 31°. J’avais eu du mal à finir la course dans de bonnes conditions. Cette fois la température était de 26°, donc la question ne se posait pas (plus c’est froid, mieux le medium marche. Ne me demandez pas pourquoi, c’est bizarre). Je prends un bon départ, je sors premier. Assez vite, un concurrent me dépasse dans la ligne droite. Le voyant plus vite que moi, je décide de le repasser de suite. On joue à ça pendant trois tours. Il n’arrive pas à se débarrasser de moi et je tiens bon. Je me sens bien, mais manque de grip sur mon pneu avant. Je pense qu’il n’a pas pris le même pneu que moi, et je le vois plus rapide sur les sorties, je dois donc forcer un peu plus sur les freinages pour maintenir le rythme. Je rentre 1km/h plus vite dans un double droit et la moto se couche sans prévenir.
La moto n’a rien, je repars immédiatement, et après quelques virages le drapeau rouge s’agite. Je vois plus loin mon coéquipier dans le bac à gravier…
Il a mis de l’huile sur toute la piste. Ça c’est du travail d’équipe ! Merci à lui qui me permet de repartir pour le second départ à ma position initiale ! Je m’arrête donc au stand, les mécaniciens réparent ce qui est abîmé. Il n’y a quasiment rien, mais c’est toujours bien de contrôler la moto après une chute, pour la sécurité.
Le second départ est lancé en procédure raccourcie. Une nouvelle fois, je prends le meilleur départ. Je prends mon temps pour retrouver la confiance dans le pneu avant. Le grip arrière commence à être assez faible (pendant les drapeaux rouges, on n’ a pas le droit de changer les pneus). Un concurrent me dépasse, je ne peux strictement rien faire face à lui, cette fois. Son choix de pneu arrière marche bien. Mais je me dis qu’il ne tiendra jamais la distance. Un autre gars me dépasse, lui peine autant que moi. On se bagarre toute la course à se doubler à chaque tour. A deux tours de la fin, je vois qu’on est trop loin du leader pour remonter sur lui. Je prépare mon dernier tour. Je sais que j’ai une bonne vitesse dans le dernier secteur. Je sors derrière lui dans la ligne droite du retour. Je me prépare à ouvrir mes virages pour bien en ressortir. Lui fait l’inverse en bloquant toute les portes, pensant que j’essayerai de le dépasser avant le dernier virage. Mon choix s’est porté sur la dernière courbe du circuit. Je me place parfaitement et je ressors de l’avant dernier très vite. Je me décale légèrement. Je freine tout juste après lui sans trop en faire, ce qui place ma roue arrière au niveau de sa roue avant. En quelque sorte, je suis en train de le bloquer pour ne pas qu’il décroise la trajectoire et qu’il me repasse à l’accélération. Ça marche plutôt bien. La moto patine pas mal quand je passe la deuxième, mais ça suffit pour passer la ligne d’arriver devant lui, vu qu’elle ne se situe pas très loin du dernier virage.
Je suis content de commencer la saison par un podium et de voir que je suis performant sur un circuit qui n’est pas favorable à notre moto, et de plus qui n’est pas mon favori (surement parce que je n’ai pas gagné lol).
Rendez-vous ce week-end pour la deuxième course du championnat à Atlanta.
N’hésitez pas à faire un petit tour sur ma page (valentin DEBISE). Je posterai des photos tous les soirs à partir de jeudi.
Have fun ! »
1. JD Beach (Yam YZF-R6), 8 laps, Total Race Time 17:44.593, Best Lap Time 2:12.630
2. Valentin Debise (Suz GSX-R600), -4.930 seconds, 2:13.281
3. Garrett Gerloff (Yam YZF-R6), -5.408, 2:12.934
4. Benny Solis, Jr. (Hon CBR1000RR), -20.753, 2:15.550
5. Daytona Anderson (Yam YZF-R6), -28.516, 2:15.741
6. Nick McFadden (Suz GSX-R600), -30.397, 2:16.128
7. Brandon Paasch (Suz GSX-R1000), -34.177, 2:16.866
8. Lucas Silva (Yam YZF-R6), -44.146, 2:17.967
9. JC Camacho (Suz GSX-R600), -45.878, 2:18.244
10. Caroline Olsen (Yam YZF-R6), -49.016, 2:18.039
11. Gauge Rees (Yam YZF-R6), -67.388, 2:21.026
12. Joseph Giannotto (Yam YZF-R6), -67.774, 2:20.805
13. Jody Barry (Kaw ZX-6R), -70.863, 2:19.547
14. Brandon Cleland (Suz GSX-R600), -8 laps, DNF, crash