A peine rentré de ses tests à Sepang, Valentino Rossi s’est rendu dans les locaux de Radio Deejay pour y débattre en direct d’une saison qu’il qualifie de « très longue, mais moins qu’en Formule 1 ».
La tenue était aussi décontractée que l’ambiance du studio (voir vidéo intégrale en fin d’article), et les propos du Docteur aucunement prémédités. Pour autant, et parce qu’il est rarissime que l’homme de Tavullia accorde plus de 10 minutes d’entretien, même aux plus grands noms de la presse spécialisée, nombre de ses propos méritent d’être reportés…
Une fois débarrassées des plaisanteries et des nombreuses interruptions des animateurs, voici quelques unes de ses paroles.
Pourquoi des tests en Malaisie?
« Parce qu’on est sûr d’y rouler, le temps est toujours beau et le circuit de Sepang est très bien; cela permet au test d’être productif. Il y a aussi Jerez en Espagne, mais avec le risque qu’il fasse froid et qu’il pleuve. »
On sait que le pilote italien n’aime pas prendre l’avion. Une appréhension que Valentino Rossi combat « en professionnel » en dormant tout le temps, comme lors des deux fois six heures de son vol Malaisie -Italie avec un transfert à Doha. Et, à propos de dormir, le pilote Yamaha confirme qu’il utilise toujours son somptueux Motorhome sur tous les circuits européens, mais est contraint d’aller à l’hôtel outre-mer. Après quelques excès quand il était plus jeune, il essaie maintenant de se coucher vers minuit trente et dort en moyenne 6 ou 7 heures par nuit, faute de quoi la matinée serait fichue…
Après cette mise en jambe quelque peu « domestique », l’interview aborde véritablement le monde la course avec la concentration que Valentino Rossi trouve sur la ligne de départ, accroupi près de sa moto.
« C’est le moment, juste avant la course, où j’essaie d’être très concentré, sans voir tous les gens autour. » Le champion se repasse en tête le film des 3 ou 4 premiers virages qu’il juge « fondamentaux pour la course » sans oublier pour autant que la course sera longue et qu’une erreur consisterait à faire un quitte ou double au premier virage.
Puis est abordé sa présence systématique lors du départ des Moto3…
« C’est une question intéressante. Je regarde l’homme
qui tient le drapeau et celui qui commande les feux rouges, pour
comprendre comment ils se sentent ce jour là (la procédure). En
même temps, c’est bon, car je sens l’odeur de la grille, pour
comprendre ce que je ressentirai dans une heure et demie.
L’atmosphère de la grille, c’est le maximum. Je la ressens toujours
comme avant, sinon je resterais à la maison. Sur la moto, c’est
exactement pareil que lors de la première course…
L’homme qui fait passer les feux de rouge à vert, le fait à la
main, après un intervalle de 2 à 5 secondes, comme en Formule 1. Le
temps varie pour qu’on ne puisse pas anticiper son action. Mais
oui, c’est le même durant toute la journée (en Moto3, Moto2 et
MotoGP). C’est un moment très important. L’homme qui a le drapeau
rouge s’éloigne et c’est à ce moment là que nous devons faire deux
choses, saisir l’embrayage et passer la vitesse, et nous ne pouvons
pas embrayer trop longtemps car sinon l’embrayage se
grille.
La différence qu’il peut y avoir, c’est que l’homme qui va vers
le muret pour sortir de la piste, peut le faire ici (geste
indiquant la proximité) ou là (geste indiquant l’éloignement), et
cela peut changer de quelques secondes la
procédure. »
Donc vous espionnez ces deux hommes ?
« Oui (rires) »
Vous êtes le seul à faire cela ?
« Non, ils le font tous. Mais je regarde aussi la Moto3 car ça me plaît beaucoup et il y a nos pilotes. »
A suivre…