A peine rentré de ses tests à Sepang, Valentino Rossi s’est rendu dans les locaux de Radio Deejay pour y débattre en direct d’une saison qu’il qualifie de « très longue, mais moins qu’en Formule 1 ».
La tenue était aussi décontractée que l’ambiance du studio (voir vidéo intégrale en fin d’article), et les propos du Docteur aucunement prémédités. Pour autant, et parce qu’il est rarissime que l’homme de Tavullia accorde plus de 10 minutes d’entretien, même aux plus grands noms de la presse spécialisée, nombre de ses propos méritent d’être reportés…
Si la première partie apportait quelques « informations domestiques » ainsi que l’explication sur son immanquable présence lors du départ des Moto3, cette partie centrale aborde son travail au quotidien, que ce soit avec les membres de la VR46 Riders Academy, ou avec son staff personnel.
Une fois débarrassées des plaisanteries et des nombreuses interruptions des animateurs, voici quelques unes de ses paroles.
Vous aimez travailler avec vos jeunes pilotes…
« Cela me plaît énormément, cela m’apporte beaucoup de plaisir. Je ne m’y attendais pas, mais c’est beau et c’est émouvant de travailler avec des jeunes qui ont entre 16 et 22 ans. C’est fantastique. On s’entraîne ensemble au Ranch, on roule en Minimoto, on va rouler à Misano, on s’entraîne en salle tous les jours, on passe donc beaucoup de temps ensemble. Je suis très bien avec eux, et ça m’inquiète (rires) parce que j’ai une vingtaine d’années de plus qu’eux (rires)! En tout cas, c’est magnifique. »
Ils vous posent des questions ou ils vous observent ?
« Non, ils me posent des questions, on parle, plus avec certains qu’avec d’autres. »
Avec qui ?
« Disons que je travaille beaucoup avec mon frère, mais je travaille aussi beaucoup avec Migno qui est notre pilote en Moto3. Il a 20 ans et c’est lui qui est l’un de ceux qui absorbent le plus, il m’écoute et essaye de faire. C’est une grande satisfaction. D’autres le font peut-être un peu moins, mais ils suivent leur propre voie. Ils te demandent des conseils puis ils voient. »
Et vous, qui vous donne des conseils ?
« Beaucoup ! Uccio, Albi, Carlo… Pour les conseils en piste, Cadalora, qui est un ex-pilote. C’est une très bonne chose. J’ai réussi à progresser. Je l’ai choisi parce qu’il est très technique et qu’on a roulé à Misano ensemble et je me suis senti très bien avec lui. C’est quelqu’un qui a une passion incroyable et infinie pour la moto. »
Comment vous aide-t-il?
« Il va me voir en bord de piste, on décide des endroits, et il me dit comment je pilote et , comment pilotent les autres, et comment, selon lui, je devrais faire mieux. C’est très important. Je me fie à lui, puis j’essaye, et parfois ça va et d’autres, non. »
Le pilotage à évolué, depuis vos débuts ?
« Oui, énormément. En même temps, les motos ont changé, mais ce sont surtout les pneus et l’électronique qui ont changé. Grâce à cela, ont peut maintenant prendre plus d’angle et accélérer plus tôt. Et puis, on travaille sur la manière d’être sur la moto, on change de position. J’ai commencé à beaucoup travailler depuis que je suis revenu chez Yamaha et maintenant je pilote d’une manière très différente de ce que je faisais il y a dix ans. »
Cette année, c’était un Championnat du monde que vous auriez pu gagner…
« Oui, oui, je n’ai pas remporté ce Mondial, cela m’a déçu,
mais honnêtement, j’ai été plus déçu de ne pas le
gagner l’an dernier. Cette
année, j’ai été une peu malchanceux, j’ai
souffert des histoires de l’année passée qui ont été très très
difficiles à digérer, et je ne l’ai pas encore fait
complètement. Cela a été difficile jusqu’à
la première victoire à Jerez.
Le tournant du championnat à eu lieu au Mugello, où j’ai
cassé le moteur (long soupir). Ce fut le carrefour de la
saison; s’il n’y avait pas eu cette casse moteur, j’aurais été en
lutte pour le championnat. Lorsque vous êtes 30 points, c’est
facile, mais quand vous êtes à 5 pour votre adversaire devient
beaucoup plus difficile. »
Valentino Rossi conclut cette deuxième partie, hors antenne mais toujours filmé, en confiant qu’après être resté en couple pendant 4 ans, il est maintenant célibataire, après que sa compagne (Linda Morselli) ait fait le saut jusqu’en F1 (Fernando Alonso). Mais que « c’est comme ça » et que « ça va ».
On est en droit de se demander s’il se savait être filmé hors antenne, mais on peut également supposer que, si tel n’était pas le cas, il aurait fait retirer la vidéo…
A suivre…