Valentino Rossi et la course endiablée de Phillip Island

Après que plusieurs pilotes en cours de saison aient joué les vierges effarouchées en raison de petits contacts avec Johann Zarco, la situation prit un aspect complètement différent à l’arrivée du Grand Prix d’Australie, où de nombreux cuirs portaient des traces noires de pneus, tandis que des selles et des carénages affichaient quelques témoignages d’accrochages. Cette fois-ci, aucun reproche ne fut adressé à Johann car tout le monde ou presque s’y était mis. Voici le souvenir qu’en garde Valentino :

Il faut d’abord remettre la position de Rossi dans son contexte, après sa blessure à la jambe qui l’avait contraint à déclarer forfait à son Grand Prix de Misano, à côté de sa ville de Tavullia. Il obtenait ensuite une incroyable cinquième place en Aragon, mais malheureusement il chutait au Grand Prix du Japon. Il n’arrivait donc qu’en cinquième position au classement général en Australie, mais à deux points de Dani Pedrosa.

A Phillip Island, la lutte fut hallucinante, avec Jack Miller en tête, puis Valentino Rossi, puis Johann Zarco, puis Maverick Vinales, puis Marc Marquez qui l’emportait au final devant Valentino Rossi, tandis que Maverick Vinales complétait le podium.

La lutte fut tellement acharnée qu’au dix-neuvième tour par exemple, on trouvait sept pilotes en tête en moins d’une seconde : Vinales, Rossi, Marquez, Iannone, Zarco, Crutchlow et Miller. Il n’y eut pas de cadeau. Personne ne prit de prisonniers.

« Phillip Island m’a donné énormément de force après ma blessure, s’exclamait Rossi. Seule la victoire d’Assen avait été aussi bonne pour moi. Si j’avais gagné une course folle comme Phillip Island, j’aurais eu de l’énergie pour une année entière ! »

« Je pense que vous devriez normalement dépasser sans toucher. Eh bien, j’y ai été aussi agressif dans certaines de mes manœuvres qu’au début de ma carrière quand il y avait des contacts. Ce n’était généralement à l’époque que dans l’avant-dernier ou le dernier tour, alors que maintenant le jeu commence dès le début de la course. » (Il rit).

« J’ai appris qu’en course, vous ne tapez pas vraiment les motos des autres. Je crois que le respect est un très grand mot en ce moment. Il est difficile de dire si en Australie les frontières ont été franchies. Une chose est sûre : au final, ce fut un grand combat. »

« Si vous avez une course comme Phillip Island avec plein de marques de caoutchouc noir sur le cuir, vous pensez, « Ok, tout s’est bien passé. » Mais seulement si ça s’est bien déroulé. Votre devez changer votre attitude lors d’une telle course. Vous ne pouvez pas vous mettre en colère pendant une course. Mais quand vous parlez à un pilote et que rien ne change, vous devez vous comporter comme lui. »