Par Paolo Gozzi / Corsedimoto.com
Nombre d’ingénieurs, méthode de travail, investissements : la marque italienne est désormais la référence.
ARMÉE ROUGE – C’est vrai, la disparité des forces sur le terrain saute aux yeux. Ducati a fait venir en Espagne une armée d’ingénieurs impliqués dans le développement de tous les domaines: moteurs, châssis, électronique, aérodynamique. Sur les Ducati « Factory », en deux jours, nous avons vu toutes sortes de diableries: d’étranges bras en métal sous le bras oscillant, des culs de selle « ailés », de nouveaux profils aérodynamiques. Si les nouveautés visibles à l’œil étaient si nombreuses, imaginez ce que l’on a pu évaluer dans les secteurs « invisibles »: développement du moteur, mais surtout progrès dans le secteur névralgique du MotoGP moderne, l’électronique. Ducati a travaillé en Espagne avec trois pilotes officiels (Dovizioso, Petrucci et le pilote d’essai Bautista), ainsi que Miller, un officiel « ajouté » affecté chez Pramac. Mais dans cette phase de préparation, les formations satellites sont également utilisées pour des expériences spécifiques. Si l’effort est si évident sur la piste, imaginez à l’usine.
STYLE FORMULE 1 – Ducati s’appuie non seulement sur un sponsor énorme, mais également sur un grand groupe du secteur automobile comme Audi. Le bagage technologique et l’expérience sont énormes et couvrent de nombreux domaines. Ce n’est pas un hasard si les Rouges sont très avancés dans l’étude des solutions aérodynamiques, un secteur prédominant dans la voiture. Nous ne sommes évidemment pas au niveau (ni à l’investissement) de la Formule 1, mais le modèle est celui-là. Le grand mérite de Luigi Dall’Igna a été de réorganiser le département compétition afin d’exploiter toutes les compétences possibles. Ducati a exporté le même modèle en MotoGP que celui des grands constructeurs automobiles. Et le résultat est là : la GP18 a été très rapide partout et son héritière menace d’être encore plus redoutable.
JAPONAIS – Les adversaires n’ont pas été préparés à cela. Honda a répondu, c’est vrai, mais comment cela se serait-il passé s’il n’y avait pas eu un phénomène comme Marc Marquez au HRC ? Ducati aurait probablement remporté le Championnat du Monde même après les coups de malchance (et les erreurs) qui ont détruit les espoirs de Dovizioso et de Lorenzo. Yamaha s’en sort aussi bien que possible, mais Valentino Rossi a raison : il ne suffira pas d’en mettre un peu ici et là pour résister au choc Ducati. Nous avons besoin d’argent, d’hommes, de technologie. L’écart est si évident que, même si c’était possible, il faudrait des années pour le combler. Rossi n’a pas tout ce temps …