Parmi toutes les stars montantes, difficile de pronostiquer les cracks de demain, ceux qui joueront devant en catégorie reine. Mais certains font déjà forte impression, par le caractère, ou leur style de pilotage : focus sur ces pilotes en question.
Aujourd’hui, nous nous focalisons sur Miguel Oliveira, l’unique Portugais sur le circuit mondial.
En quoi Oliveira à t-il du potentiel ?
Tout d’abord, il n’est pas un jeune inconnu. C’est quelqu’un qui a toujours été vite, et cette vitesse naturelle en course est déjà un grand atout. Rappelons le, il pilotait alors sur Suter–Honda, puis Mahindra en Moto3 mais était déjà compétitif, se battant comme un lion pour faire fonctionner une machine inférieure aux Honda de premier plan et autres KTM.
Doué pour faire briller les montures moins rapides, il s’illustra très tôt dans la plus petite catégorie. Aujourd’hui encore, sur la KTM RC16, il arrive à compiler de très beaux résultats malgré du matériel inférieur et même parfois titiller Pol Espargaró, pilote phare de la marque orange depuis leur arrivée en grand prix. Sa course référence chez les grands reste celle de Spielberg, qu’il termina en huitième position.
Cela traduit donc une approche patiente, attentionnée vis à vis du développement et de la progression des motos. Au sein de l’expérimenté team Tech-3, il parle à une équipe qui a fait ses preuves et qui sait comment pousser ses pilotes à donner le maximum. Hervé Poncharal est d’ailleurs ravi de sa recrue.
Mais le plus gros point fort de Miguel repose peut être dans sa tête. Son mental à toute épreuve est un exemple à suivre. Rappelons le, lors de la saison 2015 en Moto3, il est arrivé à pousser Danny Kent dans ses retranchements. L’anglais comptait en effet 110 points d’avance à six courses du terme, mais Oliveira riposta en gagnant quatre de ces six dernières courses, scorant les points qui comptent. Le portugais repoussa même l’échéance à Valence, (épreuve qu’il remporta) quand Kent prit les points de la neuvième place, s’assurant la couronne mondiale. Ce quasi-exploit (remonter 104 points en si peu de temps) démontre bien des qualités mentales et de la détermination de Miguel, qui est la marque des plus grands champions.
Point supplémentaire jouant en sa faveur : il réussit l’adaptation à toutes les catégories. Après une année 2016 difficile en catégorie intermédiaire, 2017 et 2018 ont vu le natif d’Almada crever l’écran, avec un style de pilotage porté sur le contrôle et la fluidité. Cette impression de facilité, de dextérité traduisait d’un pilote déjà mûr, mais, malheureusement, peut être moins adapté aux 600cc.
D’ailleurs, sa vitesse pure en qualifications lui coûta de gros points (il ne cumule que quatre pôles dans toute sa carrière), quand son rival au titre Francesco Bagnaia partait toujours bien placé en 2018. Cette année là, Miguel Oliveira ne réalisa pas une seule pôle : difficile à l’heure de faire les comptes, surtout quand l’adversaire direct en affiche cinq à son compteur.
La régularité est une des autres cordes à son arc : le pilote KTM, depuis 2017 et son acclimatation à la Moto2, a terminé plus de 93% des courses auxquelles il a participé, n’abdiquant qu’à trois reprises en trois ans. Cette série comptait d’ailleurs 35 courses terminées d’affilé, ce qui est plutôt conséquent.
Pour finir, la nationalité d’un pilote peut être à double tranchant, mais le fait que Miguel soit seul portugais engagé semble lui faire du bien. En effet, il porte un peuple sur son dos et ne semble qu’en retenir la pression positive : un vrai plus pour un pilote de grand prix. Ce rôle d’ambassadeur correspond bien à cet homme intelligent, brillant dans les études comme sur la piste… Qui pourrait encore faire parler de lui.